Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les travailleurs de la Seine

Les travailleurs de la Seine, une frappante diversité d’hommes, où se mêlaient nombre de forts et miséreux…

 

Les travailleurs de la Seine, c’était une population comptant jusqu’à plusieurs dizaines milliers de personnes.

En effet, la Seine parisienne grouillait de monde qui venait chercher un peu de travail ici pour survivre. Décharger les marchandises, aider les bateaux à se déplacer mais aussi fouiller le sable et les berges… C’était un univers à lui tout seul qui redoutait autant le gel, qui bloquait toute activité, que la crue, qui inondait tout. 

 

Les travailleurs des ports

Pendant de nombreux siècles, la Seine était le principal poumon économique de la ville. C’était par elle que marchandises entraient dans la ville et étaient déchargées dans les nombreux ports qui furent progressivement établis. 

Comme on peut s’en doute, de nombreux ouvriers y vivaient. 

 

Tout d’abord, les coltineurs travaillaient sans relâche autour des bateaux. En effet, ils portaient sur leur tête, en protégeant leur nuque d’un capuchon de toile, les marchandises. Allant et venant entre les bateaux et la berge, ils chargeaient, ils déchargeaient. Avec leurs coltins, ils transportaient charbon, sac de plâtre. Dans ce dernier cas, ils étaient désignés malfrats en argot parisien.

Les tireurs faisaient le même travail mais s’étaient spécialisés dans le dépeçage des trains de bois flottant sur l’eau. 

De leurs côté, les dérouleurs transportaient les tonneaux, de vin notamment. 

 

Par ailleurs, on trouvait sur le port de la Grève, des forts transportant les fruits qui y étaient déchargés. 

 

Avec toute l’activité fluviale de la ville, de nombreux bateaux tombaient hors d’usage. Aussi, installés sur des espaces de ports dédiés, Grenelle, Bercy, la Rapée, Orsay, les déchireurs avaient pour mission de les détruire. 

 

Les sabliers

Avec leur dragues, les sabliers ramassaient du sable du fleuve. Comme on peut se douter, pour exercer ce métier, il était nécessaire de disposer d’une autorisation de la ville.

Par ailleurs, comme le rappellait une ordonnance de 1840, ils devaient se tenir à distance des ponts : 50 mètres en amont et 30 mètres en aval, mais également des berges (12 mètres)…

Ils recevaient dans leurs bureaux les jardiniers qui leur passaient commande. Toutefois, déjà au milieu du XIXe siècle, cette profession disparaissait progressivement. Ils furent progressivement remplacés par des dragueurs à vapeur qui travaillaient sur la Seine en amont de Charenton. 

 

Les ouvriers de misère

Pendant longtemps, on a trouvé à Paris des ravageurs, qui fouillaient les berges pour y trouver petites pièces, objets semi-précieux dans  les décombres qu’on y laissait. 

Ces ravageurs passaient beaucoup de temps dans les endroits où les agents de la ville déversaient les neiges tombées sur les chaussées. 

 

A côté d’eux, vivaient les tafouilleux ! Ceux-ci ramassaient tout ce qui pouvait dériver sur les flots : bûches, fruits, vêtements, chapeaux… Ce qui dérivait sur la Seine les intéressaient. 

 

Enfin, se tenaient là également les carapatas. Ils allaient de bateaux en bateaux, nageant dans l’eau pour les rejoindre. Ils offraient alors leurs services : aide à franchir les écluses, pour tirer le bois, rouler des tonneaux. 

 

Sources bibliographiques : 

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