Histoires de Paris

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Histoires d'église

Vue de l’église des Filles du Calvaire par Israël Silvestre

Vue de l’église des Filles du Calvaire par Israël Silvestre : espace isolé pour la contemplation face à Paris

 

Dans la première moitié du XVIIe siècle, un nouveau couvent s’installe à proximité du Temple, non loin de l’enceinte médiévale entourant la ville : les Filles du Calvaire.

Lorsqu’Israël Silvestre se rend pour dessiner cette église ayant alors quelques dizaines d’années, elle se trouve comme on le voit dans la gravure dans un espace plus ouvert.

 

Le couvent des Filles du Calvaire, en lien avec l’éminence grise

Ce monastère est l’œuvre d’une éminence grise. En effet, c’est le célèbre père Joseph, le capucin qui accompagnait tout le temps Richelieu. Malgré son habit gris, il avait une très forte influence sur la politique du royaume en conseillant le principal ministre de Louis XIII.

La proximité avec l’ordre des Filles du Calvaire était forte. Déjà en 1606, il assista Antoinette d’Orléans Longueville lorsqu’elle fonda l’ordre.

Puis, quelques décennies plus tard, il se chargea d’acheter le terrain au bout de la rue Vieille du Temple. Les premières religieuses y arrivèrent en 1633 et l’église commença à être construite en 1635.

 

La composition du dessin

Tout d’abord ce qui frappe dans ce dessin, c’est d’une part le côté ouvert du premier plan, laissant supposer que lorsque Silvestre le réalisa, la muraille d’enceinte de Charles V avait déjà été supprimée laissant la possibilité de construire les boulevards.  Ensuite, le couvent lui est fortement fermé et protégé par ses hauts murs.  En effet, ces derniers doivent protéger les moniales dans leur vie contemplative. Impossible pour elles en effet d’avoir des contacts avec l’extérieur.

Cette situation n’empêche pas l’agitation à l’extérieur, comme on le constate au premier plan, avec les nombreux personnages.

Avec cet axe de perspective, l’église semble aussi haute que large. D’un style classique, elle ne reprend pas les canons du gothique alors délaissés, tout ne montrant pas une grande exubérance dans sa représentation.

La maison du couvent reprend le style classique d’alors, avec ses trois niveaux, des fenêtres débordant sur le toit.

 

Sources bibliographiques :

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