Histoires de Paris

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Vies de travail

Les enseignes des maisons au XVIe siècle

Les enseignes des maisons au XVIe siècle : une grande diversité de dessins, mais avec des thèmes récurrents.

Dans son Paris et les parisiens au XVIe siècle, l’ancien directeur de la bibliothèque Mazarine, Alfred Franklin restitue un tableau riche du Paris de la Renaissance. Profitons de ses connaissances pour approfondir ce Paris du XVIe siècle.

Les enseignes, les noms des maisons

Au XVIe siècle, comme dans les siècles précédents, les parisiens désignaient les maisons dans lesquelles ils travaillaient et vivaient par des enseignes ou  le nom de leurs propriétaires. A cette époque, aucune numérotation dans les rues.

Suivant les cas, les enseignes étaient gravées dans la pierre du bâtiment ou représentées peintes sur des planches de bois ou de métal.  Ainsi, que le confirme Franklin, un grand nombre d’entre elles, étaient suspendues par des anneaux à une potence de fer.

A noter que depuis une ordonnance de police de 1600, il n’était plus possible de positionner une enseigne sur une maison sans l’autorisation préalable du grand voyer.

Les thèmes des enseignes

Au XVIe siècle, les enseignes reprenaient les thèmes qu’elles avaient au Moyen Age. Cependant, ces thèmes étaient d’une très grande diversité. « Il y avait les enseignes mystiques, chevaleresques, mythologiques, historiques, satiriques, facétieuses… » écrivait Franklin.

Beaucoup d’enseignes reprenaient des thèmes récurrents : Notre Dame, Saint Jean, Saint Martin, Sainte Catherine, Ecu de France, Corne de cerf, Fleur de lys, la Croix…

Les parisiens vivaient facilement dans des maisons placées sous des enseignes religieuses : Providence, Annonciation, Saint Esprit, Signe de la Croix, Bon Pasteur. Les saints n’étaient pas en reste également : Saint Denis, Saint Jacques, Saint Marcel, Saint Pierre, Saint Christophe.

Plusieurs enseignes désignaient elle des animaux. Ainsi, des parisiens vivaient dans des maisons protégées par le cheval, le lion, la truie le plus souvent. On trouvait aussi des enseignes au dauphin, renard, singe, daim, cerf, bœuf, mouton, agneau, vache, lapin, salamandre, aigle, cygne, paon, perroquet, pigeon, faisan, cane, canette, coq, poule, écrevisse… Les animaux mythologiques n’étaient pas en reste : griffon, licorne notamment.

Dans d’autres cas, c’étaient les végétaux qui étaient à l’honneur. Ainsi, des maisons avaient pour enseigne des figuiers, mûriers, roses, pommes de pin ou des chênes.

La religion, le bestiaire et la flore n’apportaient les seuls thèmes pour les enseignes. Ainsi, on trouvait dans les rues des représentations d’armes (heaume, hache, épée, arbalète, pistolets), des outils (ciseaux, rabot, faux, maillet, serpe…), des ustensiles de ménage (grill, soufflet, clef, mortier, gobelet…).

Des lettres et des rébus

Les enseignes pouvaient tout à fait s’appuyer sur des grandes lettres couronnées. Certains parisiens privilégiaient les rebus pour se mettre en avant. Ainsi, une roue et une pie présentait ‘A la roupie’, un puits dont on puisait de l’eau évoquait ‘Au puissant vin’… Une vieille femme sciant l’anse d’un vase faisait penser ‘A la vieille science’, tandis que trois gros personnages sciant du bois renvoyaient ‘Aux gracieux’…

Sources bibliographiques :

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