Histoires de Paris

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Histoires d'église

Le recueil des enfants au Saint-Esprit-en-Grève

Le recueil des enfants au Saint-Esprit-en-Grève : initiative municipale qui doit considérablement s’agrandir.

 

Qui s’occupait des enfants nés de parents qui ayant eu un accident ou retrouvés mort ? Cette question était particulièrement prégnante à Paris dans les siècles précédant la Révolution. Avec Christian De la Hubaudière, auteur d’Au Sein de Paris, publié en 2016, nous revenons sur les modalités de recueil de ces pauvres enfants.

En plein cœur de Paris, sur la Grève, à la place près de la Maison des Piliers, ancêtre de notre Hôtel de Ville, un hôpital fut constitué très tôt pour accueillir ces enfants.

 

Une initiative municipale remontant au XIVe siècle

Edifié en 1362 tout contre l’hôtel de ville, place de Grève, à l’initiative de bourgeois, l’hôpital du Saint-Esprit-en-Grève est prévu pour recevoir et éduquer 120 orphelins dont les parents seraient morts à l’Hôtel-Dieu.

A cette époque, la place de Grève est un des piliers de la vie marchande de la cité. Alors qu’aux Halles, on revend les marchandises venues par les routes, sur la place de Grève, on récupère de nombreux produits arrivés par la Seine.

La Grève est aussi la seule place imposante de Paris, avant la création des places royales par Henri IV, notamment la place des Vosges.

Elle est donc au cœur de la vie de la Cité. La proximité avec la Maison des Piliers pour l’installation de cet hôpital est donc emblématique des enjeux pour la ville de chercher une solution pour les enfants trouvés.

 

La montée en puissance au XVIe siècle

Sous François Ier, il recueille « les enfants abandonnés » par leurs parents qui ont commencé à les élever, soit pour cause de misère, soit parce que l’un d’eux est mort, ou toute autre cause telle que la difformité ou un handicap lourd. Il n’accueille pas les nourrissons. L’Hôpital Général, lors de sa création en 1656, le prend sous son administration, jusqu’à la suppression en 1792. L’Hôtel de ville en annexe les locaux en 1802.

Après le XVe siècle qui avait été très éprouvant pour Paris avec la guerre civile, la population repart à la hausse. Même si la cour déserte encore la cité, la ville reprend sa croissance. Elle est active. Mais les accidents sont toujours plus nombreux. Les confréries apportent des solutions d’entraide, mais qui sont exclusivement réservées aux maîtres et aux apprentis installés par les corporations.

 

Sources bibliographiques :

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