Histoires de Paris

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Histoires d'art

L’activité des théâtres de Paris malgré la crue de 1910

L’activité des théâtres de Paris malgré la crue de 1910 : faute d’éclairage plusieurs salles doivent fermer !

Au plus fort de la crue de 1910, de nombreux quartiers se retrouvèrent plongés dans le noir. Faute tout d’abord à l’inondation de certaines usines produisant de l’électricité dans Paris. Faute aussi aux installations passant dans les sous-sols. Comme on l’imagine, impossible d’alimenter en courant électrique des câbles installés dans des rues totalement inondés. Rappelons nous par ailleurs que même si les chaussées semblaient indemnes, ce n’était pas le cas des sous-sols, se traduisant par nombre de caves noyées.

Comment dans ce contexte maintenir des spectacles dans de nombreux théâtres parisiens. Aussi, c’était un crève cœur pour de nombreuses salles, ce d’autant que pour une grande part, l’attrait culturel de la capitale s’appuyait à l’époque sur son activité des théâtres.

Compte rendu de la situation par le Matin du 30 janvier 1910 !

Relâche pour certains théâtres, situation particulière pour d’autres

« Dans les théâtres, le manque de lumière a causé de graves perturbations. L’Opéra a dû faire relâche. La représentation de l’Opéra-Comique a eu lieu normalement ; l’éclairage était produit par une usine de fortune installée place Boieldieu. Le Vaudeville, les Variétés, Parisiana ont fait relâche. Aux Nouveautés, on a pu jouer sous un éclairage sous un éclairage produit par des lampes de secours ; un éclairage à acétylène, approuvé par la préfecture de police, y avait d’ailleurs été installé après les dernières grèves, mais on n’a pas eu à s’en servir. Les Bouffes Parisiens sont branchées sur le secteur Popp, qui a fonctionné normalement ; en cas d’arrêt, l’acétylène suppléerait. »

 

Des représentations dont l’argent était collecté en faveur des sinistrés

« Au Théâtre Français, dont les canalisations électriques situées dans les caves étaient à demi noyées, on a joué les deux premiers actes de Sire à l’électricité et la représentation s’est terminée à l’acétylène ; le public avait été prévenu par de fréquentes annonces, et pour le faire patienter, le dernier changement de décor a été effectué en sa présence. L’Olympia et les Folies Bergères ne craignent rien. Le Théâtre Michel, le Tréteau Royal et la Comédie Royale ont fait relâche. Au théâtre de la Gaieté Lyrique, nous sommes arrivés en pleine représentation de Quo Vadis ? ; la quête au profit des sinistrés y a produit plus de 600 francs. »

  

Une situation bien confuse

« Tous les théâtres situés au-delà du Faubourg Poissonnière : Gymnase, Antoine, Scala, Ambigu et Renaissance n’ont subi aucun arrêt. D’ailleurs plusieurs établissements qui ont dû faire relâche ce soir seront en état de jouer aujourd’hui avec des éclairages de fortune.

Comme on le verra d’autre part, Chantecler est remis à mercredi, mais il est probable que MM. Rostand et Hertz reculeront encore la première tant attendue jusqu’à ce que Paris ait repris sa vie normale. Les Bouffes Parisiens ne voulant passer que quelques jours après Chantecler, reculeront également la première de Gaby, annoncée pour cette semaine. »

Sources bibliographiques :

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