Histoires de Paris

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Repères

Les interdictions vestimentaires imposées aux prostituées au Moyen Age

Les interdictions vestimentaires imposées aux prostituées au Moyen Age : surtout ne pas étaler de luxe !

Avec sa Chronique scandaleuse de Paris, Henri Sauval court les salons du Grand Siècle. Quand il n’expose pas son histoire de la grande ville, il présente ses récits sur la prostitution parisienne depuis le Moyen Age. Parmi ceux-ci, il décrit les habits des prostitués.

Un événement fondateur.

Un jour, alors que Louis IX, aussi appelé par la suite Saint Louis, sortait d’une église après la messe, en compagnie de la reine Marguerite de Provence. Comme à l’accoutumée, celle-ci embrassa des femmes de cour regroupées devant le parvis. Cependant, elle découvrit très vite que parmi elles, se trouvait une prostituée qu’elle n’avait pu distinguer. En effet, celle-ci était vêtue aussi distinctement que les femmes de compagnie de la reine.  Cela se transforma en scandale et Saint Louis décida que dorénavant les « femmes de mauvaise vie » se devaient d’avancer dans les rues avec un habit distinct des «honnêtes gens ».

Ainsi, en 1368, les crieurs annoncèrent que les sergents avaient pour ordre de mener en prison toute prostituée surprise habillée comme les autres femmes. On leur confisqua leur vêtement.

Ces dispositions furent par la suite confirmées à plusieurs reprises.

Les interdictions

Alors que les femmes de la cour pouvaient s’habiller avec des habits de plus en plus luxueux, n’hésitant pas à être très suggestif autour de leur poitrine… le Moyen Age n’était pas aussi chaste qu’on se l’imagine, les prostituées devaient avoir des vêtements les plus proches du petit peuple. Alors que dans d’autres villes du royaume, elles devaient arborer des signes particuliers, ce n’était pas le cas à Paris.

Ainsi, interdiction pour les prostituées qui en avaient les moyens de porter des signes de richesse, réservées aux « femmes honnêtes ».

Au regard de la pauvreté écrasante de la grande majorité, cette histoire semble bien décalée. Mais elle révèle une représentation d’une royauté qui voulait surtout éloigner d’elle les apparences de la prostitution.

Sources bibliographiques :

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