La manufacture de porcelaine de la rue de la Roquette
La manufacture de porcelaine de la rue de la Roquette : petite fabrique dans un quartier devenant industriel.
Même si elle bat véritablement son plein à partir de la moitié du XIXe siècle, la Révolution industrielle présente des premières prémices dans la seconde partie du XVIIIe siècle. A titre d’illustration, Paris voit fleurir plusieurs manufactures de porcelaine. Non seulement il s’agit d’initiatives privées, avec sa belle part de risque, mais elles doivent lutter contre la défense de monopôles de manufactures royales, comme celle de Sèvres.
La manufacture de porcelaine de la rue de la Roquette est un bon exemple de ce phénomène.
Un quartier qui voit apparaître plusieurs fabriques de porcelaine
Belleville, Charonne… Dans les dernières décennies du XVIIIe siècle, à la veille de la Révolution, ainsi que le rappelle le Figaro du 13 juillet 1881, de nombreux fabricants s’installent par là.
« On fait près de cet emplacement une curieuse trouvaille, une terre spéciale, un kaolin qui va jouer un grand rôle dans l’art industriel. C’est lui en effet qui fournit aux fabricants de porcelaine dure un élément précieux pour confectionner la porcelaine de Paris, dont bien des spécimens sont aujourd’hui confondus avec des produits de Saxe, par la beauté de la pâte, la perfection de la forme, et aussi souvent par la marque de fabrique. Les rues de Crussol, Fontaine-au Roi, Folie-Méricourt, la Courtille, Belleville, Charonne, la rue de la Roquette, etc., voient s’ouvrir partout des ateliers et chauffer des moufles. Je ne citerai parmi ces nombreux fabricants artistes que Locré ; celui-ci marque d’abord ses porcelaines de deux flambeaux qui se croisent, puis de deux épis disposés de même et pris, trop souvent, pour les fameuses épées de Saxe. »
Les différents entrepreneurs de la manufacture de porcelaine de la rue de la Roquette
Dans son dictionnaire de l’ameublement et de la décoration Henry Havard évoque rapidement l’historique de la fabrique.
En effet, en 1774, Vincent Dubois se lance et fonde la fabrique. Il lui donne une première enseigne : les Trois Levrettes.
Ensuite, Sauroux prend le relais. Il est en place lorsqu’en 1781, la direction de la manufacture de Sèvres l’accuse de venir concurrencer son privilège.
Après Sauroux, un certain Ollivier prit le relais, mais il ne s’aventura pas dans la fabrication de porcelaine.
Sources bibliographiques :
- Le Figaro du 13 juillet 1891
- Havard, Henry. Dictionnaire de l’ameublement et de la décoration : depuis le XIIIe siècle jusqu’à nos jours. Tome IV. Paris, 1894.
- Illustration : plat à rave en porcelaine de Sèvres proposé à l’impératrice de Russie – crédit BNF Gallica