Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les mégissiers

Les mégissiers, des spécialistes du travail de la peau, furent particulièrement gênés par la densité de Paris

 

Les mégissiers blanchissaient les peaux

L’art des mégissiers constituait à blanchir les peaux, à destination notamment de la fabrication de gants. Pour ce faire, ils utilisaient principalement du mouton, chevreau et du chamois. 

Pendant un mois, les peaux étaient mouillées dans un bain de chaux vives. Elles étaient ensuite lavées et raclées au couteau, foulées avec des pilons de bois, en vue de les nettoyer et les assouplir. Une fois cette étape passées, elles étaient mélangées avec du son, puis dans une pâte constituée d’alun, de sel, de farine et jaune d’oeuf. Une fois lavées et étirées, elles étaient vendues aux peaussiers. 

 

Les mégissiers étaient installées sur les bords de Seine, principalement sur le quai qui porte aujourd’hui leur nom : le quai de la Mégisserie. 

Certaines peaux étaient blanchies, d’autres conservaient leurs poils pour les fourrures, les peaux de parchemin et le vélin des livres. 

 

Une profession qui datait du Moyen Age

Les premiers statuts des mégissiers remontent à 1324. Ils se séparent alors des autres métiers du cuir. Deux textes sont alors publiées : 

  • un pour les valets mégissiers, réglementant le nombre d’heures de travail, et permettant l’installation de deux jurés valets, à côté des maîtres, 
  • un pour le commerce des peaux : interdiction d’acheter dans les boucheries des peaux vives, de peler des peaux chez les tisserands et obligation d’acheter les peaux avant la Toussaint.

 

En 1407, un nouveau texte organise le métier : 

  • 6 ans d’apprentissage, 
  • droit de maîtrise de 6 livres, 

 

Ils dédièrent leur confrérie à Sainte Marie Madeleine et Saint Germain l’Auxerrois.

 

Le déclin d’une profession

 

A la fin du XVIIIe siècle, l’union des offices des jurés ne leur coûte que 800 livres.

Progressivement, le métier décline. Deux raisons principalement l’expliquent : des conditions très difficiles à exercer dans une ville dense et l’arrivée de plus en plus importante de peaux de mégis dans Paris. 

 

Sources bibliographiques

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