Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Le canal Saint Martin

Le canal Saint Martin, construit au début du XIXe siècle pour apporter l’eau potable, et l’approvisionnement de marchandises

 

Alimenté par les eaux de l’Ourcq et de la Beuvronne par le canal de l’Ourcq, le canal Saint Martin permet de relier le bassin de la Villette à la Seine, par le port de l’Arsenal.

Ainsi, il traverse Paris au niveau des 10e et 11e arrondissements.

 

Un canal voulu par Napoléon et réalisé sous la Restauration

Afin de répondre aux besoins en eau de Paris, Napoléon décide vers 1802 de reprendre un projet ancien de dérivation de l’eau de l’Ourcq. Mais en raison de la situation de la France vers la fin du Premier Empire, il fallut attendre la relance du projet par Louis XVIII.

L’ingénieur Pierre Simon Girard est confirmé et le plan de financement est organisé en 1818 avec la Compagnie des Canaux de Paris.  La construction démarre en 1822 et le canal est inauguré en 1825.

 

En raison de son tracé, le canal récupéra une partie des eaux des égouts parisiens. Ainsi les eaux du faubourg Saint Martin le rejoignent au niveau du bassin des Morts. Ensuite, le canal reprend le tracé des anciens égouts jusqu’à la Seine.

Pour construire les ouvrages du canal, ses quais et les bases des ponts et des écluses, on utilisa :

  • La pierre de taille des carrières de la plaine au sud de Paris, ainsi que des bancs de roches de Saint Leu et Chantilly,
  • Des moëllons des carrières du sud de Paris, de Créteil et de Charenton,
  • La pierre meulière des carrières de la Seine supérieure,
  • le sable de la Seine ou des sablières de la barrière de Charenton,
  • la chaux des fours de Claye…

Description du canal Saint Martin, une belle promenade parisienne

Long de 4,5 kilomètres, il est constitué par une succession de bassins délimité par 4 écluses.

  • Les Morts,
  • Le Combat,
  • Louis Blanc,
  • Recollets
  • Marais

Il ressort trois ensembles avec l’écluse des Morts qui sépare les bassins Louis Blanc et Recollets, l’écluse des Recollets, les bassins des Recollets et du Marais.

 

Ce canal est ensuite souterrain entre l’écluse du Temple et le port de l’Arsenal. Les bateaux circulent ainsi sous le boulevard Richard Lenoir et la place de la Bastille.

Il se termine par le port de l’Arsenal et son écluse pour rejoindre la Seine. Ainsi, l’eau circule du nord vers le sud.

 

Ce canal est traversé par six passerelles, deux ponts et deux ponts tournants. Ces passerelles réalisées dans la seconde moitié du XIXe siècle donnent à l’endroit sa typicité, tout comme les squares qui entourent ses écluses.

La couverture du souterrain réalisée en deux temps, dans la seconde moitié du XIXe siècle

Le souterrain du boulevard Richard Lenoir n’a pas toujours existé. C’est sur la volonté du préfet Haussmann que le canal est recouvert à ce niveau en 1860. On estime en effet que le canal à l’air libre limite la possibilité de circulation dans l’est parisien.

Pour ce faire, on creuse davantage l’ouvrage, afin de permettre la circulation des bateaux.

Au début du XXe siècle, on prolongea cette couverture souterraine pour permettre la création du boulevard Jules Ferry actuel, en 1908.

 

Un canal utilisé pour le transport de marchandises

A ses débuts, le canal fut constitué pour apporter de l’eau potable dans la ville. Toutefois, on décida au début du XIXe siècle qu’il devait être utilisé pour le transport de marchandises. Aussi, on décida de faire venir de l’eau non seulement de la Beuvronne mais aussi de l’Ourcq, afin de garantir sa navigabilité.

Ce canal était indispensable pour relier deux ports importants au XIXe siècle : le port de l’Arsenal et celui de la Villette.

Toutefois, avec le développement du chemin de fer au XIXe siècle et celui automobile au XXe siècle, l’approvisionnement en marchandise déclina au cours. Il disparut dans les années 1960, emportant avec lui l’activité industrielle qui s’était développé le long des rives du canal Saint Martin

 

Sources bibliographiques