Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

Le chapelier Gaspart

Le chapelier Gaspart, petite enseigne logée dans un immeuble rasé pour l’agrandissement de la BNF Richelieu !

 

En cette période au cours de laquelle nous nous intéressons aux magasins de nouveautés de la rue Vivienne, une enseigne de la moitié du XIXe siècle a attiré notre attention : le chapelier Gaspart. Alors bien sûr, nous reviendrons sur son histoire et ses chapeaux. Mais son adresse nous a interpellé plus en avant : le 3 de la rue Vivienne.

Nous n’étions pas surpris de trouver des enseignes commerciales du côté pair de la rue, celle qui se trouve sur votre droite, lorsque vous regardez l’axe depuis la rue des Petits Champs. Mais, de l’autre côté, il s’agit du site Richelieu de la Bibliothèque Nationale de France. Cette adresse prestigieuse et historique de la BNF, dont nous aimons reprendre nos sources pour nos histoires, s’établit sur un vaste quadrilatère.

Dans la moitié du XIXe siècle, avant les travaux d’agrandissements initiés sous Napoléon III par Henri Labrouste, des petits immeubles longeaient de ce côté la rue Vivienne. Ils furent détruits lors des travaux. Parmi eux, au 3 de la rue Vivienne, un hébergeait le chapelier Gaspart.

 

Des chapeaux de différentes matières

Tout d’abord, soyons transparent avec vous ! Bien que nombreuses comme nous le constaterons, les publicités du chapelier Gaspart n’était pas très généreuses en nombre de mots. On peut imaginer que notre annonceur devait veiller au coût de ses communications.

Mais le choix de type de chapeaux qu’on pouvait trouver dans cet établissement devait être assez conséquent : en soie, en gibus, en castor… ils pouvaient être d’un tissu imperméable à la sueur, avantage intéressant dès lors que la température monte un peu trop.

Certains chapeaux étaient aussi mécaniques, même si nous devons reconnaître que notre imagination se trouve ici trop limitée pour se les représenter.

 

La maison de l’élégance

Alors qu’on pouvait trouver des chapeaux à différents prix – les annonces variant entre 13 francs et plusieurs dizaines, la pièce -, Gaspart promettait l’élégance : « Certitude d’être coiffé d’un excellent chapeau- peau, léger, imperméable, et d’une élégance parfaite » Le Temps du 22 septembre 1861.

Rien de moins !

Le Figaro du 5 août 1866 enfonce le clou : « Chapeau (un excellent) soie ou feutre, s’achète chez GASPART »

 

Les meilleurs chapeaux du monde

De la diversité, l’innovation à la supériorité, en passant par l’élégance, il n’y a qu’un pas. Et Gaspart le franchit allégrement, du moins dans ses réclames. « La première du monde pour la supériorité de ses produits, ses formes de bon goût et la modération des prix. — Gaspart, rue Vivienne, 3. » Le Charivari du 10 mai 1872.

Nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin. Poursuivons avec le Charivari du 13 mai 1872 : « Jamais éloge ne fut plus mérité que celui que nous adressons à M. Gaspart, chapelier, rue Vivienne, 3, dont les produits, quoique vendus à des prix modérés, unissent a une excellente qualité le goût le plus parfait. »

 

La mode n’est plus au chapeau. L’hôtel du 3 de la rue Vivienne fut englouti par les agrandissements de la Bibliothèque Nationale de France. Mais, nous conservons une trace de cette histoire.

Peut-être que certains d’entre vous conservent précieusement des chapeaux de la Maison Gaspart, sait-on jamais…

 

Sources bibliographiques :

 

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