Histoires de Paris

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Histoires d'art

Les danses de la cour au XVIe siècle

Les danses de la cour au XVIe siècle, sous l’influence italienne, furent au coeur de la chevalerie galante.

Avant le ballet était la danse ! Et au XVIe siècle, la danse était un art de premier lieu, comprenant d’abord la danse comme nous la comprenons aujourd’hui mais aussi l’escrime, l’équitation et la tenue du corps, comme le rappelle Ludovic Celler en 1868 dans son étude sur les origines de l’Opéra.

Evolutions des modes et des danses au XVIe siècle

Jusqu’à cette époque, la danse était noble et lente. Elle faisait donc partie prenante de l’éducation dispensée à un prince. De ce fait, pas étonnant de voir Henri II nommer un Pompeo Diadono, professeur de danse originaire de la Savoie, en qualité de gouverneur de son second fils, le futur Charles IX.

Toutefois, la danse connait en France un tournant important dans la seconde moitié du XVIe siècle. Par son mariage avec Henri II, une florentine devient reine de France : Catherine de Médicis. Certes, du vivant de son mari, son influence reste mesurée, mais se développe tout particulièrement, ensuite, lorsque trois de ses fils se succédèrent sur le trône de France.

Aussi, à côté des danses nobles, d’autres plus vives arrivèrent dans le royaume, venant d’Italie : la danse bouffe en fait partie notamment. Pendant plusieurs décennies, ces deux mondes se côtoyèrent. Les « purs danseurs » regardaient avec mépris ces « gais bouffons », qui avec leurs grands mouvements apportaient de la « canaille » dans les « belles manières ». Toutefois, force est de constater que durant ces années là, les membres de la cour se détournèrent des anciennes danses. Ils préféraient ainsi les danses où on se montrait « luxueux, vigoureux, élégants » pour reprendre les mots de Ludovic Celler.

La danse, nouvel espace d’expression de la chevalerie à la cour de France

Ces danses avaient aussi un autre grand intérêt : elles participaient pleinement aux jeux de séduction. Evoquant l’Orchéographie, livre imprimé en 1588 de Jean Toubourot, Ludovic Celler écrivait que « la danse, outre ses agréments corporels, avait une immense importance pour arriver à une position, à un mariage ou simplement pour se faire bien venir des dames, auxquelles il fallait plaire ». Tout est dit !

Avec la danse, la noblesse française rentrait dans une nouvelle époque. Il y avait toujours cette volonté de la chevalerie de plaire aux dames.  Mais l’action se transportait du terrain de la guerre et des tournois à celui des salles de bals. Avec la mort accidentelle d’Henri II, les joutes furent interdites !

A cette époque, les bals étaient donnés au Louvre, dans la salle des caryatides. A la tribune, on plaçait les musiciens. Le roi présidait les lieux, de l’autre côté, en hauteur, au-dessus de quelques marches.

Les danses étaient nombreuses. Selon Celler, leur difficulté dépendait principalement  de la « conscience » plus ou moins fortes qu’y donnaient les danseurs. Souvent les rythmes étaient simples. Toutefois, pour briller, nombre de danseurs cherchait à faire plus que d’autres. Aussi, les plus adroits cherchaient à faire des sauts de plus en plus acrobatiques… jusqu’à ce que leur réputation soit faite.

Distinctions entre les principales danses du temps d’Henri III

Sous Henri III, on distinguait les basses danses des danses proprement dites.

Les basses danses étaient distinguées suivant leur respect de la régularité. La règle s’appuyait sur une division de 16 mesures avec reprise. La partie de 16 mesures sans reprise s’appelait la médiation.  Si au total, le morceau comprenait 80 mesures, alors la danse était régulière.

Si ce nombre était dépassé, elle devenait irrégulière. Dans ce dernier cas, la mesure et le rythme devenaient ternaires.

Mais sous le règne d’Henri III, ces danses n’étaient plus à la mode. On préférait les danses : branle, pavane, volte pour les plus courue alors à la cour. Apportée par Catherine de Médicis et sous l’influence italienne, elles étaient plus sautantes et plus gaies

Sources bibliographiques :

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