La destruction de l’Hôtel de Soissons
La destruction de l’Hôtel de Soissons : quand un grand espace est rêvé pour construire une autre place royale
Construit à la fin du XVIe siècle, l’Hôtel de Soissons fut une volonté de Catherine de Médicis. De cette grande bâtisse, il ne reste aujourd’hui que la fameuse colonne Médicis, au bout du jardin des Halles.
Au cours du XVIIe siècle, l’hôtel fut la propriété des princes de Savoie. Toutefois, venant peu à Paris, ils laissèrent aller l’endroit. En effet, ils louèrent des parties à certains locataires non recommandables. Ils y ouvrirent la porte aux joueurs puis à la banque de John Law.
Ce dernier quitta les lieux en 1719. Mais que faire de cet endroit, si grand et si bien placé ?
Un premier projet de destruction voulu par Colbert
Fâché par cette activité de jeu, Colbert avait envisagé de détruire l’Hôtel de Soissons. Certes, comme le souligne Edouard Fournier, il se dégradait progressivement, mais pas assez vite au gout du ministre.
Comme le lieu était très grand, Colbert imagina occuper l’endroit par un immense bassin. Ici, au sommet d’un rocher, on aurait vu Louis XIV majestueux foulant à ses pieds la Discorde et l’Hérésie. La statue aurait été de bronze, accompagnée par quatre autres représentant les fleuves, appuyés sur des urnes rejetant de l’eau.
Le projet ne fut pas mené à terme. Le casino resta dans les lieux.
La véritable destruction et un autre projet de monument royal
La destruction fut conduite en 1748 véritablement. Un poète imagina faire édifier à la place une autre statue.
Autre temps, autre roi. Aussi, Gresset, notre poète, voulut installer une représentation de Louis XV. Mais pour cela, il eut besoin d’utiliser la colonne Medicis. Il s’agissait d’en faire partie de son monument triomphal.
L’objectif était ainsi d’installer à la place de l’Hôtel une nouvelle place royale.
Toutefois, son projet ne se fit pas.
Il faut dire que d’autres projets se faisaient concurrence. Que faire de ce lieu ?
En tout état de cause, la colonne Médicis fut conservée. Mais ça, c’est une autre histoire.