Les églises disparues de Paris
Les églises disparues de Paris, nombreux vestiges d’une vieille ville qui ne résistèrent pas à la Révolution et à l’urbanisme du XIXe siècle
Au cours des siècles, Paris s’est recouvert d’églises, de chapelles. Toutefois, certains de ces lieux qui furent longtemps sacrés, disparurent.
Redécouvrons les, en nous plongeant ici encore dans la mutation d’une ville !
Bien évidemment, c’est principalement c’est lors de la Révolution que la majeure partie des églises disparues de Paris ont été détruite. Toutefois, ce phénomène commence plus tôt et se poursuivra au cours du XIXe siècle.
Un phénomène qui démarre sous l’Ancien Régime
Jusqu’alors, quand on détruisait une église, c’était pour la reconstruire et l’agrandir. Toutefois, un phénomène nouveau démarre en 1684. On détruit alors Saint Leufroy, située à côté du Châtelet.
Dans la première partie du XVIIIe siècle, on procéda à des réaménagements de paroisses dans Paris qui aboutirent à la destruction d’anciennes églises :
- Saint Thomas (en 1739) et Saint Nicolas du Louvre (1743) pour former une nouvelle paroisse : Saint Louis du Louvre. Il faut dire que la première s’était écroulée.
- Saint Christophe, Saint Jean le rond et Sainte Geneviève des ardents furent détruites en 1748 lors de la réorganisation des paroisses de l’île de la Cité.
De son côté, Sainte Catherine, à l’état de ruines fut elle détruite en 1767.
Enfin, peu de temps avant la Révolution, on détruisit deux églises en 1787 pour des motifs différents :
- L’église des Saints Innocents détruite pour des raisons d’hygiène, avec le cimetière des Innocents
- Saint Sauveur, en vue de la reconstruire mais dont les travaux cessèrent aussitôt la Révolution démarrée.
La Révolution aboutit à la destruction de plus d’une trentaine d’églises
Avec le décret du 2 novembre 1789, les biens du clergé pouvaient alors être confisqués par l’Etat. Les églises parisiennes furent bien évidemment intégrées dans ce dispositif et très nombreuses furent détruites à la suite de cette décision :
Île de la Cité | Rive droite | Rive gauche |
Saint Barthélémy,
|
Célestins,
Saint Jacques de la Boucherie, Minimes, |
Saint André des arts,
Cordeliers, Grands Augustins, Jacobins, Notre Dame des Champs, Sainte Claire l’Ourcine.
|
On peut ainsi distinguer trois grandes périodes de destructions de ces églises :
- Très rapidement, dés les premières années de la Révolution entre 1790 et 1793.
- Ensuite, entre 1796 et 1798 : des églises sont vendues à des particuliers et sont détruites, souvent pour utiliser les pierres.
- Puis au long de la première moitié du XIXe siècle : il s’agit la encore d’églises vendues à des particuliers ou des industriels qui les ont utilisés comme lieu de stockage. Leur destruction fut souvent du à leur délabrement après cette utilisation sans beaucoup d’entretien.
Au XIXe siècle, lors des grandes opérations d’urbanismes de Paris.
Les travaux d’urbanisme de Paris qui touchèrent les anciennes églises furent principalement les suivants :
- Au début du siècle en 1804 : réalisation de la rue de Rivoli et destruction de Saint Bernard des Feuillants
- Ensuite, sous la Monarchie de Juillet : Travaux de la rue d’Arcole dans l’Ile de la Cité (destruction de Saint Pierre aux boeufs et Sainte Marine), de la Rue Racine (destruction de Saint Côme) et de la Rue Rambuteau (destruction de Saint Magloire).
- Puis, sous le Second Empire et les grands travaux d’Haussmann : Réalisation du Boulevard Arago (destruction de Saint Hippolyte) et du réaménagement de l’Ile de la Cité (destruction de Saint Eloi et de Sainte Marine)
Enfin, dans cette même période, deux églises furent détruites pour permettre la construction de nouveaux bâtiments :
- En 1811, Saint Louis du Louvre est détruite pour permettre la construction de la nouvelle aile Napoléon du Palais du Louvre.
- En 1854, on détruisit Saint Benoît pour construire le théâtre du Panthéon.