Saint Denis de la Chartre et Saint Symphorien
Saint Denis de la Chartre et Saint Symphorien étaient des églises de l’île de la Cité près du pont Notre Dame
Saint Denis de la Chartre, une église du début du second millénaire
Aux alentour de l’an mil, le roi de France, Robert fit élever une première église. Elle fut alors dédiée à Saint Denis, le premier évêque martyr. On affirmait que c’était à cet emplacement que se dressaient les geôles où fut emprisonné le saint évêque. Pour cette raison, on rajouta au nom de l’église le qualificatif de la chartre.
Toutefois, selon l’abbé Lebeuf, historien de l’Eglise parisienne, aucune preuve ne venait étayer cette légende.
En tout état de cause, les chanoines, que Robert avait installés, durent déménager deux siècles ensuite. En effet, la reine Adélaïde souhaita au XIIe siècle donner l’abbaye de Montmartre à une congrégation qui lui était proche. Aussi, Saint Denis fut redonné aux moines de Cluny délogés par la reine. L’église devint alors possession de Saint Martin des Champs, prieuré de Cluny à Paris.
L’église fut reconstruite au XIIe siècle ou au XIIIe. Le reste fut rénové ensuite. Elle se retrouve plus basse que la rue. En effet, le pavé fut réhaussé plus tard.
La confrérie des drapiers fut établie dans cette petite église.
Elle fut enfin démolie en 1810.
Saint Symphorien, petite chapelle devenue ensuite paroisse.
La cure de Saint Denis disposait d’une petite chapelle derrière son église : Saint Symphorien. Construite au début du XIIIe siècle, elle hébergeait des reliques de Saint Symphorien et avait quatre chapelains à demeure. Ces clercs, au nombre de 4 au début, devinrent chanoines à la fin du siècle
Cette église remplaçait une chapelle plus ancienne dédiée à Sainte Chatherine. Afin de pouvoir fonctionner, quelques maisons du quartier dans l’île de la Cité lui furent données en censive.
Entre 1428 et 1443, elle fut le refuge de Saint Cloud, pendant la guerre de 100 ans.
Sur le plan architectural, cette église avait la forme d’un carré de 11 mètres de côté.
On y installa la confrérie des serruriers en 1591 et celle des paveurs en 1499.
Le chapitre de Saint Symphorien fut supprimé en 1698. Ses biens, ainsi que la paroisse furent transférés à l’église de la Madeleine.
On céda l‘église à la confrérie des peintres, sculpteurs, graveurs, enlumineurs en 1704. Elle prit alors le nom de leur saint patron : Saint Luc.
A la Révolution, elle fut vendue en bien national en 1796 et démolie par la suite.
Sources bibliographiques :
- Lebeuf, Jean. Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris. T2 1893.
- Berty, Adolphe (1818-1867). Les Troix ilôts de la Cité compris entre les rues de la Licorne, aux Fèves, de la Lanterne, du Haut- Moulin et de Glatigny. Fragment d’une histoire topographique et archéologique du vieux Paris. 1860.