Histoires de Paris

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Vies de travail

Les six corps des marchands

Les six corps des marchands, l’illustration de l’élite bourgeoise parisienne, firent leur apparition au XVIe siècle

 

Une élite chargée des entrées royales

Les six corps des marchands représentaient l‘élite bourgeoise parisienne. Six professions étaient placées en haut et disposaient de privilèges particuliers. Leurs rangs étaient particulièrement codifiés : 

  1. Les drapiers,
  2. les épiciers,
  3. les merciers,
  4. les pelletiers,
  5. les bonnetiers et
  6. les orfèvres.

 

Leur principal rôle était la réception des empereurs, rois, reines, ainsi que leurs légats lorsqu’ils faisaient leurs entrées solennelles. En contrepartie de la prise en charge des festivités, ils avaient le privilège de porter le dais lors de l’avancée dans la ville. De ce fait, ils représentaient les métiers parisiens lors de l’hommage rendu aux gouvernants. Ainsi, ils contribuaient aux maintiens des privilèges des corporations parisiennes. 

En outre, les membres des Six corps rendaient les devoirs aux prévôts des marchands et aux échevins de la ville. 

 

L’apparition des cinq Corps des marchands au début du XVIe siècle

Au mois de janvier 1501, lors de l‘entrée de la reine de France, Anne de Bretagne, la ville appela les pelletiers, les orfèvres, les drapiers, les merciers et les épiciers, “en qualité de jurés et syndics des cinq différentes marchandises” pour l’organiser.

Le mois suivant, c’est au tout du légat, le cardinal d’Amboise, d’entrer à Paris. Sur ordre du prévôt des marchands, les drapiers, changeurs, merciers et les orfèvres se chargèrent de porter le dais.

Ainsi, pour ces deux entrées d’importance s’étant déroulés autour d’un mois d’intervalle, les corporations retenues avaient un peu évolué. Les changeurs remplacent en février, les pelletiers retenus en janvier. De leurs côtés, les orfèvres étaient au second rang pour la reine et dernier pour le légat. La ville de Paris avait alors veillé à ne pas faire de jaloux et montrer qu’il n’y avait pas cinq corps fixes.

 

L’attribution au sort des rangs pour les 3e, 4e et 5e : 

Il suivit de ces initiatives des disputes entre les épiciers, les merciers et le pelletiers pour déterminer leurs rangs. Toutefois, ils réglèrent leur situation à l’amiable. Aucun d’entre eux ne revendiquèrent en revanche, la première place, la laissant aux drapiers.

En 1504, les rangs sont jetés au sort en présence de représentants de la ville. Le hasard désigna l’ordre suivant : les épiciers, puis les merciers et enfin les pelletiers.

 

L’entrée en scène des bonnetiers 

Pour l’entrée de la seconde reine de Louis XII, Marie d’Angleterre, les bonnetiers firent leur apparition dans la liste des corps des marchands portant le dais. Ils profitèrent du fait que les changeurs ne purent participer au financement de la fête et marchèrent après les merciers.

En 1517, pour l’entrée de la reine Claude, les bonnetiers purent à nouveau porter le dais, mais durent laisser leur rang aux orfèvres. Toutefois, ils récupèrent leur cinquième place en 1530 pour l’entrée de la reine Eléonor.

 

L’ordre définitif des Six corps

L’entrée du cardinal du Prat, chancelier de France fut à ce titre spécifique. En effet, seuls les drapiers, épiciers, merciers et orfèvres participèrent. Toutefois, ce fut lors de l’entrée de Charles IX en 1571 que le rang définitif des six corps fut institué.

En effet, le prévôt et les échevins en 1571 appelèrent 4 conseillers de la ville, 4 quarteniers et 4 marchands bourgeois. Cette assemblée déclara en outre par sentence que les épiciers doivent avoir la seconde place, les pelletiers à la troisième place, confirmant les résultats du tirage au sort.

En 1585, sous Henri III, les marchands de vins tentèrent de constituer le septième corps. Toutefois, ils ne réussirent à l’établir longuement.

 

 

Sources bibliographiques :

  • —Sauval Henri, Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris T2. 1724