Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les premiers lavoirs

Les premiers lavoirs émergèrent difficilement au cours de la 1e moitié du XIXe siècle face aux blanchisseuses

 

Un bateau lavoir pour démarrer

Le tout premier lavoir fut installé sur un bateau, appelé la Sirène. En effet, en 1623, le roi autorisa à Jean de la Grange d’installer des bateaux à la seule condition de ne pas gêner à la circulation.

Toutefois, il sombra lors des grandes glaces de l’hiver 1830.  Cette disparition fut alors applaudie par les blanchisseurs, qui avaient mal vus son ouverture.

Toutefois, avec le nombre grandissant de parisiens, le système pour laver les vêtements était en cette première moitié du XIXe siècle à revoir. Certes, il était alors possible de faire ses lessives dans les cours et sécher son linge aux fenêtres. Cette situation restait délicate, surtout dans une ville très dense.

 

Le premier établissement public : le lavoir du Temple

En 1849, le gouvernement provisoire lança une initiative pour reprendre cette installation. L’Assemblée Nationale accorda en 1850 des fonds pour ouvrir l’établissement des Bains et Lavoirs du Temple.

Afin de l’équiper, on partit à Londres pour y trouver les meilleures idées et les installer ensuite dans l’établissement parisien. Toutefois, ce fut un échec car les parisiens ne trouvèrent de réponses à leurs besoins.

Il était trop cher et l’établissement ferma. A la place, on construisit la mairie du IIIe arrondissement.

Paris comptait en cette milieu du siècle quelques autres établissements mais dont la rentabilité était trop faible pour permettre un bon développement.

 

Le lavoir du Faubourg Poissonnière

Cet établissement était installé dans la première moitié du XIXe siècle dans la rue d’Abbeville. Il disposait de 40 places, très serrées les unes aux autres.

Pour y faire sa lessive, on devait donner 10 centimes pour l’heure. Le sceau de lessive, d’eau chaude coûtaient chacun 10 centimes également.

Comme le local était peu ventilé, il y régnait une atmosphère de sauna, avec des vitres pleines de buée. Selon J. Moisy le peu de succès de ces premiers établissements étaient dus d’une part à l’insalubrité des lieux et la puissance encore marquée des blanchisseuses de la campagne. Pourquoi dans ces conditions donner à laver son linge en ville ?

 

Les premières machines des lavoirs

Au milieu du XIXe siècle, les lavoirs disposaient d’outils simples. L’eau chaude était obtenue simplement par ébullition, sans machine, ni pompe. Ces dernières n’étaient du reste pas nécessaires car la Ville de Paris fournissait directement l’eau pour savonner.

L’abondance d’eau permettait aux propriétaires de lavoirs de proposer des grands bassins. Charge ensuite aux ménagères de se rendre à la Seine pour rincer le linge.

Cette situation générait d’ailleurs des grands conflits entre ouvrières. En effet, suivant les couleurs des vêtements, les bassins devenaient vite sales. Il leur fallait ensuite pomper de l’eau pour blanchir ce linge.

 

Sources bibliographiques :

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