Histoires de Paris

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Histoires de tour

La fausse rumeur de la Tour Eiffel lors de la crue de 1910

La fausse rumeur de la Tour Eiffel lors de la crue de 1910. Risquant de s’écrouler, elle aurait été renforcée

Lors de la crue de 1910, au même moment que la catastrophe se déroulait, Paris croulait également sous le flot des nouvelles. Certaines étaient vraies évoquant la montée des eaux, de nouveaux quartiers touchés par l’inondation. D’autres étaient fausses, diffusées plus ou moins largement, plus ou moins rapidement.

Rappelons que la crue se déroula sur un temps court et long à la fois. 10 jours pour monter : suffisamment long pour installer une ambiance propre. Rapide pour prendre du recul. Pas surprenant que différentes rumeurs se répandent.

Dans l’histoire que nous rapportons ici, nous revenons sur la rumeur comme quoi, la Tour Eiffel risquerait de s’écrouler à tout moment.

Le bruit autour de la Tour Eiffel

Dans ses colonnes du 23 janvier 1910, soit à peine cinq jours après le début de la montée des eaux, le Petit Parisien évoque un bruit qui circule en ville.

« A la Tour Eiffel

Le bruit a couru, dans l’après-midi, que la stabilité de la Tour Eiffel était compromise par suite d’infiltrations et qu’on avait même constaté un fléchissement de deux centimètres. L’équilibre aurait été rétabli à l’aide de pompes hydrauliques. »

Rapidement énoncée, cette rumeur évoque deux choses : la Tour Eiffel risque de s’écrouler et on serait intervenu très vite.

 Toutefois, le journal rapporte une information officielle à ce propos :

« A la Tour Eiffel, où nous nous sommes rendus aussitôt, on nous a fourni les renseignements suivants :

« Nous avons eu, durant la journée d’aujourd’hui, près de 1 000 visiteurs venus pour contempler du haut de la troisième plateforme la crue de la Seine. »

Quant à l’histoire des pompes hydrauliques, mises en action pour rétablir l’équilibre de la tour, elle ne tient pas debout. »

Une nouvelle qui se diffuse largement

Cependant, la rumeur ne se contente pas de rester à Paris. De son côté, le Progrès de la Côte d’Or, en Bourgogne, suit aussi ce qu’il se passe dans la capitale. A son tour, il évoque la rumeur tout en redisant les informations officielles :

« La Tour Eiffel est-elle menacée ?

Un journal annonçait cet après-midi qu’à la suite d’un glissement de terrain, produit par des infiltrations d’eau, la stabilité de la Tour Eiffel était en danger et que des mesures avaient été prises pour empêcher qu’on ne passe à proximité.

A l’administration de la Tour Eiffel, on déclare que la tour n’a rien à craindre des inondations. Elle repose sur des fondations solides que l’eau ne pourrait entamer. Quant aux machines hydrauliques, elles ne fonctionnent pas l’hiver. On ajoute qu’il y a quarante centimètres d’eau sous les piliers mais que même s’il y en avait davantage cela serait sans importance. »

Mais une Tour Eiffel dont l’activité est tout de même perturbée par la crue

Toutefois, vue l’importance de la crue et des infiltrations qui l’entourent, difficile d’imaginer que la Tour Eiffel ne soit pas impactée par l’évènement. Elle reste bien proche du fleuve.

Aussi, le 25 janvier 1910, le Radical évoque des difficultés, mais d’une nature tout autre.

« Si le bruit d’un fléchissement du sol à la Tour Eiffel n’a pas été confirmé, par contre le poste de télégraphie sans fil et submergé et le service ne fonctionne plus. »

En effet, la Tour Eiffel accueillait déjà à l’époque nombre de visiteurs mais aussi elle était aussi le siège d’un poste de télégraphie et de radio.

A son tour, le Matin signale le 27 janvier 1910 :

« Au Champ de Mars, on pouvait voir du haut de la première plate-forme de la tour Eiffel, une activité inusitée régner autour du poste de télégraphie sans fil. L’eau avait pénétrée dans les sous-sols, et l’on épuisait autant qu’il était possible.

Sources bibliographiques :

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