Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'immeubles

L’immeuble Hector Guimard de la rue Greuze

L’immeuble Hector Guimard de la rue Greuze : fin du temps d’un architecte anticipant celui de l’art américain

Au  36 de la rue Greuze,  à l’angle de la rue Decamps, dans le XVIe arrondissement, non loin du Trocadéro, est emblématique. Emblématique d’abord par son auteur : le mythique Hector Guimard. Grand nom de l’art nouveau parisien, qui signa entre autres le Castel Béranger, la Villa Jassédé, mais aussi les accès des stations de métro parisiennes.

Emblématique également car, il s’agit aussi de sa dernière œuvre parisienne. Revenons sur cet édifice.

Le dernier immeuble d’Hector Guimard

Comme le signale le blog Lartnouveau.com, voici le dernier immeuble parisien d’Hector Guimard. Il fut construit sur un terrain que l’architecte acheta en 1923. Mais l’œuvre est terminée en 1928.

Nous sommes alors dans la dernière partie de l’œuvre architecturale. Bien longtemps après ses folies du Castel Béranger qu’il avait finalisé en 1895. A cette époque, il avait été lauréat du concours des façades parisiennes. L’architecte était alors juste trentenaire.

Dans son immeuble de rapport de la rue Greuze, on ne retrouve de prime abord la grande exubérance de Guimard. La trace de ces tiges qui l’avait tant marquée lors de son échange avec  l’architecte bruxellois Victor Horta est moins mise en avant.

Ensuite, on y retrouve plus l’éclectisme de la Villa Jassédé, avec sa reprise de pignon et ses tours, tellement loin des immeubles haussmanniens.

La fin de la vie parisienne de Guimard

En 1928, Guimard est au crépuscule de sa vie parisienne. Bien sûr, il mourut en 1942 à l’âge de 75. Mais il quitta avec sa femme Paris en 1930. Il part alors pour d’autres contrées. A l’appel de Big Apple, de Manhattan, de New York.

Cette situation explique également pourquoi, il s’agit de sa dernière œuvre parisienne.

L’attirance pour l’architecture des Etats Unis

En 1925, Paris attire l’attention d’un grand nombre : c’est l’exposition des arts décoratifs. Une nouvelle tendance s’ouvre avec le style Art Déco, qui marquera ensuite fortement les réalisations des années 1930.

Mais lors de la construction de l’immeuble Guimard de la rue Greuze, c’est une autre tendance qui intéresse le chantre de l’art nouveau. Progressivement, la mode va aux constructions des Etats Unis, et principalement celle de New York. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’il faut regarder l’immeuble de la rue Greuze. L’ambiance est à montrer la hauteur, les lignes…

Bien sûr, quelques caractéristiques parisiennes de l’art nouveau à la parisienne y sont encore : les balcons en fer forgé, les bow windows.

Regardez également la porte, tant dans son organisation métallique que l’encadrement en maçonnerie.

L’art nouveau est mort ! Oui mais Guimard ne s’inscrit pas dans la tendance parisienne qui suit avec l’Art Déco mais avec celle de New York, qu’il rejoindra peu après.

Sources bibliographiques :

%d