Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les écrivains

Les écrivains étaient les maîtres d’école publique mais perdirent leur rôle face à la concurrence de l’Eglise et de l’Université pour se consacrer aux expertises d’écriture

 

Les écrivains, une communauté existant déjà au Moyen Age

En 1292, Paris, selon la Taille, contenait alors 1 “escriturier”, 24 écrivains et 11 maîtres d’école écrivain. Ils étaient alors bien identifiés mais leur organisation ne semblait pas être codifiée dans des statuts. 

Ainsi, ils mettaient en oeuvre les méthodes et principes établis par l’Université

 

Une communauté qui voit son organisation confirmée au XVIe siècle

C’est en 1570 que sont publiés les premiers statuts. Charles IX publie alors dans ses lettres patentes un texte organisant la communauté : 

  • l’écrivain ordinaire du roi et les deux écrivains jurés de l’Université s’allient avec la communauté parisienne
  • pour pouvoir enseigner aux enfants, il faut être reçu devant un jury composé de quatre maîtres, en présence du prévôt de Paris et du procureur au Châtelet.
  • Trois ans de domicile et de bonne vie étaient exigés.

L’enseignement par les maîtres d’école s’articulait autour de l’écriture, l’orthographe et le calcul. Il pouvait se faire en école publique et les bourgeois choisissaient à qui confier leurs enfants. 

Ces maîtres d’écoles se chargeaient également de visiter les actes et contrats qui étaient rédigés en ville. 

Ils dependaient ainsi de l’autorité civile, le Châtelet, ainsi que l’Université

 

La lutte de l’enseignement avec l’Eglise

Une lutte opposait les écrivains publics aux “maîtres des petites écoles”. En effet, le diocèse de Paris avait constitué un réseau de petites écoles dans différents quartiers de la ville : il apprenait aux enfants la lecture, l’écriture, la grammaire et le calcul. 

On recense des règlements de cet enseignement par l’Eglise de Paris dés 1357. A cette date, 50 maîtres et 25 maîtresses intervenaient dans l’éducation des jeunes parisiens. Cette institution était placée sous l’autorité du chantre de Notre Dame, premier chanoine du diocèse

Cela fonctionna perdura jusqu’ “aux temps modernes”, selon l’expression de René de Lespinasse, historien des métiers parisiens. Ainsi, l’Eglise se chargea d’une éducation gratuite et ouverte au plus grand nombre. 

 

Bien que contrôlant les écrivains publics, l’Université ne se souciait guère d’eux et de leur lutte contre l’éducation de l’Eglise. En effet, elle se satisfaisait de l’ensemble supérieur. Aussi, ce fut surtout le Chantre de Notre Dame et le Châtelet qui animaient cette rivalité. 

Aussi, ce fut le Parlement de Paris qui en 1661 tenta de faire revenir au calme cette concurrence en leur enjoignant de cesser de se nuire. 

 

La perte de la compétence de l’enseignement au XVIIIe siècle

Au début du XVIIIe siècle, l’Université créa des maîtres ès-art. Ceux-ci organisèrent une nouvelle instruction élémentaires, rendant la vie encore plus difficile pour les écrivains publics. 

Aussi, dans les statuts de 1727, les écrivains perdirent l’enseignement pour ne plus se consacrer qu’aux expertises d’écriture. La communauté était nombreuses : 49 maîtres. 

 

Les écrivains avaient dédiés leur confrérie à Saint Jean l’évangéliste. 

 

Sources bibliographiques

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