Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

Les essais d’hygiène dans le Paris du XVIe siècle

Les essais d’hygiène dans le Paris du XVIe siècle : comment faire face aux refus de propreté des parisiens ?

C’est une énigme pour personne. Paris dans son histoire était très sale. Des petites rues au tracé qui tourne… des maisons en colombage qui se retrouvent au dessus des chaussées… absence de trottoirs et pratiquement aucune évacuation des eaux.

En effet, le seul moyen pour les eaux usées étaient de se laisser filer au centre  des rues, ce qu’on appelait le ruisseau, jusqu’aux égouts entourant la  ville ou la Seine.

Comme on peut l’imaginer, cette situation encourageait et amplifiait le développement de nombreuses épidémies. Au XVIe siècle, les connaissances scientifiques mettaient en avant les conditions d’hygiène comme une aide pour la santé publique. Comment, toutefois faire changer les habitudes des parisiens, ancrées depuis si longtemps.

La difficile prise en charge du nettoyage

En 1500, le Parlement de Paris s’empare de la situation. Il ordonne alors au prévôt  de faire nettoyer les rues et porter les boues dans des voiries.

Le Parlement décida que ce serait le Châtelet qui réaliserait cette tache, au moyen d’une taxe prélevée sur les habitants. Comme on  peut l’imaginer, les parisiens ne furent pas du tout enchantés  par ce nouvel impôt. Sur l’impulsion du Parlement, les commissaires rassemblaient des bourgeois, chargés de collecter la taxe.

Les boues furent transportées à l’extérieur des murs d’enceinte, en particulier du côté de la porte Montmartre, la butte Saint Roch, Bonne Nouvelle, aux emplacements de la rue Taranne, du labyrinthe du Jardin des Plantes…

Cependant, les membres du Parlement se lassèrent d’insister tout le temps et lâchèrent.

Les fosses de retrait et le respect des tombereaux

En 1536, le même Parlement exige que chaque maison ait sa propre fosse de retrait. Il voulait alors empêcher que les parisiens ne jettent par la porte ou les fenêtres leurs déchets de quelques natures. On  prévoit alors des amendes pouvant aller jusqu’à la confiscation des revenus de la propriété

Des tombereaux circulaient dans les rues le matin pour ramasser et nettoyer. Tous devaient avoir balayé devant leur porte avant leur passage.

Le pavage des rues

On tenta aussi de paver les rues. Mais là qui devait payer ? De nombreux riverains, même les riches couvents refusaient. Il fallut de nombreuses négociations entre la prévôté pour savoir qui se chargerait de la main d’œuvre et des pavés. Franklin raconte qu’en 1533, pour le pavement de la rue de  Grenelle Saint Honoré, le couvent des Filles Pénitentes refusa de payer. Le Châtelet ordonna que des quêtes soient tenues dans les églises du quartier pour financer leur part. Aucun curé n’accepta de les organiser.

Sources bibliographiques :