Histoires de Paris

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Histoires d'immeubles

L’hôtel Terminus cerné par la crue de 1910

L’hôtel Terminus cerné par la crue de 1910 : Que faire ? Faire évacuer les touristes fortunés ou non ?

 

Situé rue Saint Lazare, l’Hôtel Terminus avait ouvert ses portes en 1889. Il était alors destiné à recevoir les visiteurs britanniques lors de l’Exposition Universelle.

En face de la gare Saint Lazare, l’Hôtel Terminus se voulait un lieu d’accueil très haut de gamme pour les visiteurs.

Lors de la crue de 1910, il se retrouva au cœur de l’événement, comme le témoignent les journaux de l’époque.

 

L’inondation des caves.

Dans ce quartier, l’eau arriva par deux moyens souterrains. Tout d’abord, elle profita de l’inondation du tunnel du métro en construction et venant de la place de la Concorde : le Nord Sud. Ensuite, par les égouts !

 

Aussi, sans surprise, ce sont les caves qui sont d’abord touchées !

 

« Déjà les caves de l’Hôtel Terminus sont noyées et deux pompes à incendie, installées dans la cour de la gare Saint Lazare, tentent vainement d’enlever toute cette eau, qui revient au fur et à mesure qu’elle se déverse à l’extérieur. » écrit le Petit Parisien du 28 janvier 1910.

 

Et de la chaussée

« La rue Saint Lazare envahie à son tour

L’évènement que l’on prévoyait tout en le redoutant s’est produit. L’eau a envahi la rue Saint Lazare.

Vers dix heures du soir, un filet d’eau a commencé à sourdre lentement du puits du métropolitain, place de Rome, devant la grille d’entrée de la gare Saint Lazare ; puis, le flot échappé en bouillonnant sur la chaussée, devant l’hôtel Terminus. Bientôt toute la chaussée était recouverte.

Il a fallut hâtivement murer les ouvertures des caves, fermer les soupiraux et obstruer les portes des maisons. Mais à quoi bon ? « 

 

On évacuera ?

Le même jour, le Matin indique :

« On vient annoncer que l’eau envahit la chaussée en face de l’hôtel Terminus. M. Touny, après avoir entendu les rapports des ingénieurs, nous dit que dans la nuit, il ne fera procéder à l’évacuation de l’hôtel, mais que pour ce matin, il fait toutes ses réserves.

Les barrages rigoureux qui seront établis à la première heure vont changer les parcours des omnibus, autobus et tramways. Le bureau si fréquenté de la rue Saint Lazare, en face de la cour de Rome, sera provisoirement fermé et les numéros distribués en face de stations de fortune.

Les téléphones ne fonctionnent plus aux abords de la gare. Une équipe d’ouvriers du gaz est requise par l’officier de la paix pour venir couper les conduites.

D’instant en instant, la situation devient plus grave. Dans le métro, sous la place de la gare, l’eau roule en cascade avec un bruit de torrent. Elle jaillit du sol en geyser, tombe de la voute et perce les parois. Personne ne peut s’aventurer dans ce couloir qui semble un corridor de l’enfer. »

 

 

Il fallut attendre le Matin du 30 janvier, pour comprendre que finalement, l’évacuation n’est pas nécessaire. Enfin, les touristes qui y séjournaient ne devaient pas avoir grande satisfaction de la situation.

« L’Hôtel Terminus n’a pas évacué ses locataires, et aucune crainte immédiate n’est envisagée pour ses fondations. »

 

Sources bibliographiques :

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