Histoires de Paris

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Histoires de litterature

Le muséum d’histoire naturelle en ruine en 4908

Le muséum d’histoire naturelle en ruine en 4908 : grosse erreur et une troublante reconstitution historique !

Nous sommes en 4908. Paris est en ruine. Des explorateurs ayant traversé la Terre ont accosté pour comprendre la ville de leurs ancêtres. C’est dans tous les cas la trame d’un roman d’anticipation signé par Alfred Franklin. Avec eux, nous avançons dans les ruines.

 

Quel nom pour un bâtiment en ruine ?

En face du pont des lézards (qui était en réalité le pont des arts), les explorateurs venus de Nouméa sont maintenant face à un bâtiment en ruine en face de la Seine. Il semblait « avoir été surmonté d’un dôme ». Mais comment l’appeler ?

Pour eux, deux hypothèses : l’Institut de France et le Muséum d’histoire naturelle… tout du moins selon leurs livres.

Du fait du nom qu’ils pensaient avoir donné au pont à proximité, le pont des lézards, il retinrent le Muséum d’histoire naturelle.

 

Description du bâtiment

« L’entrée principale de l’édifice semble avoir été située à gauche de la façade principale. Elle conduisait à une cour où se faisaient vis-à-vis, deux larges perrons de pierres. Celui de droite donnait accès dans un vaste amphithéâtre, qui avait sans doute entendu la voix de savants maîtres enseignant à de nombreux auditeurs les lois qui régissent les êtres et les plantes. En face, les débris d’un immense portail écroulé jonchaient le sol, et, sans trop de travail, nous parvînmes à mettre au jour cette inscription, complète certainement à l’exception du premier mot et peut être du dernier : ——- A FUNDATORE MAZARIN »

 

Le cardinal Mazarin, premier ministre espagnol du roi Dagobert.

« Le nom de Mazarino est bien connu de tous ceux qui ont étudié les annales de ce pays. C’était un cardinal espagnol, que l’on sait avoir été premier ministre, au XIVe siècle, pendant la minorité du roi Dagobert. Et à ce sujet, M. Lunaire, qui, dans ses admirables travaux sur l’histoire de France, a surtout étudié le XIVe siècle, nous raconta les malheurs qu’eût à supporter cet infortuné monarque. Odieusement trompé par sa femme Marguerite de Bourgogne, il tomba dans une profonde mélancolie profonde, puis fut affligé d’une maladie de la vue, dont une des symptômes de la vue, dont un des symptômes étaient de lui présenter tous les objets retournés, toutes choses à l’envers. Un poète contemporain nommé Saintéloi, à célébrer les malheurs de ce souverain dans une touchante ballade dont quelques vers sont venus jusqu’à nous.

Le Muséum d’histoire naturelle n’y est pas mentionné, mais l’ensemble des renseignements recueillis par nous ayant confirmé notre première hypothèse, il nous parut prouvé que cet utile établissement datait bien du XIVe siècle, et il avait été créé par le cardinal Mazarino, sous le règne du malheureux roi Dagobert.

 

Quelques commentaires sur ces recherches !

Bien sûr, ce bâtiment n’était pas le Muséum d’histoire naturelle mais bien l’Institut de France. Fondé au XVIIe siècle, sous le nom alors du Collège des Quatre Nations, il était la volonté de Mazarin. C’est plus tard, qu’il abrita les Académies. De ce fait, il était bien normal de trouver une inscription portant le nom de Mazarin dans ce lieu.

Ensuite, ce remix de l’histoire de France est fascinant. Nos explorateurs mélangent de nombreux récits. Distinguons les ensemble ! 

Mazarin, tout d’abord, était bien cardinal. Mais il était d’origine italienne. Premier ministre lors de la minorité de Louis XIV et pendant la régence au XVIIe siècle. C’est à sa mort que le pouvoir complet de Louis XIV s’exerça.

Ensuite, on retrouve des légendes autour de Dagobert, un des premiers rois mérovingiens, au VIIe siècle. Il avait pour ministre le célèbre Saint Eloi.

Enfin, on retrouve une trace des rois maudits et de Marguerite de Bourgogne. Femme de Louis X le Hutin, elle fut condamnée pour adultère au XIVe siècle.

 

Sources bibliographiques :