Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les guinguettes des moulins de Sannois

Les guinguettes des moulins de Sannois : quand on faisait la noce en profitant de la fraîcheur des hauteurs !

 

Prenons un peu de hauteur et de distance. Rassurez vous, nous n’allons pas si haut et si loin… à Sannois.

Pour s’y rendre, prenons le train, avec au choix Saint Lazare ou la gare du Nord ! Comme on le faisait déjà au XIXe siècle. Sur la route des guinguettes pour profiter d’un cadre champêtre, sur les collines.

 

Souvenir des guinguettes en hauteur

Bien sûr, nous entendons souvent parler de l’ancienne vie à Montmartre, bien avant son urbanisation, bien avant les peintres. Ici, sur ce qui était qu’un village, on trouvait près des moulins de nombreuses guinguettes. La butte de Sannois garda ce registre un peu plus longtemps, comme nous le rappelle Gil Blas dans ses colonnes du 4 janvier 1914.

 

« Sannois est au Paris du vingtième siècle ce que Montmartre était au Paris du dix huitième et même du dix neuvième siècle : aux portes de la capitale un  décor agreste, une cime d’où la vue embrasse un panorama magnifique, des vignes rivales de celles d’Argenteuil, dont le picolo réjouit le cœur des parisiens et enfin des moulins vénérables et charmants. »

 

L’ambiance des guinguettes

« Les moulins ne tournent plus. Quand on date de 1625, on peut avoir du plomb dans l’aile – et dans les ailes. N’empêche qu’à défaut de farine, on y fait de la galette et que « l’on y danse, l’on y danse » tout comme à Montmartre encore et à Avignon jadis. Les vieux moulins, penchés et branlant comme des patriarches, regardent et écoutent. Ils écoutent l’éternelle chanson de jeunesse et d’amour que des générations se transmettent et que, sur des airs différents fredonnent aujourd’hui, après Mimi Pinson, après Jenny l’ouvrière, après les grisettes, les midinettes lachées par les dimanches, et dont les bonnets s’envolent toujours, aussi légers, aussi jolis, épinglés de touffes blanches par des fleurs de cerisiers. Car Sannois doit à ses vergers une floraison féérique, presqu’unique dans les environs de Paris ».

 

La danse aux guinguettes

Cette fois-ci c’est le Petit Parisien du 11 juin 1934 qui nous fait voyager dans le temps.

« On danse sur la butte de Sannois, comme aux carrefours parisiens pour la fête nationale. Dans la salle de bal, tournent la mariée en robe blanche et son époux attentif, les jeunes gens et les enfants du cortège, cependant qu’assis sur la terrasse voisine, les parents les regardent tout en grignotant la galette feuilletée. Les acacias eux aussi se sont parés de grappes blanches, dont ils égrènent les pétales sur les balançoires qu’animent des cris joyeux. Cependant que, dans des bosquets à l’écart, des couples décident de diner pour pouvoir gouter plus longtemps, en ce verdoyant décor, le charme des longues soirées. »

 

 

A la découverte de certaines d’entre elles

Le moulin de la Galette

Encore existant de nos jours, le moulin de la Galette attirait déjà beaucoup de monde, profitant de son grand observatoire. « Le moulin de la Galette dresse à 185 mètres sa tour, au sommet de laquelle se trouve une table d’orientation indiquant les points principaux du panorama que l’on découvre. Par delà les agglomérations laborieuses et usinières de Gennevilliers, Colombes et Courbevoie, on aperçoit l’immense étendue de Paris que dominent de gauche à droite le Sacré cœur, le dôme du Panthéon, la tour Eiffel et le Trocadéro. Mais on distingue aussi sur la droite, la terrasse de Saint Germain et les hauteurs, toutes proches de Cormeilles en Parisis ; sur la gauche, le lac d’Enghien et les pentes boisées de Montmorency. »

 

Le restaurant des Vieux Moulins

« Le restaurant des Vieux Moulins offre aux visiteurs le large escalier de meunier qui monte au palier de l’antique moulin sans ailes, au pied duquel s’alignent les tables cachées de bosquets. De grands arbres font de cette butte un nid de verdure où viennent le samedi de nombreux cortèges de noces. »

 

Pendant très longtemps, très peu de parisiens quittaient la ville. Aucun n’imaginait se rendre devant la mer ou voir du pays. Alors, dés que les beaux jours arrivaient, on profitait des guinguettes dans des endroits si agréables.

 

Sources bibliographiques :

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