Le pont de la Concorde
Le pont de la Concorde fut construit avec les pierres de la Bastille et théâtre d’une valse des grands hommes
Un pont construit sous la Révolution
L’actuel pont de la Concorde est achevé en 1791, en utilisant des pierres issues de la démolition de la Bastille. Toutefois, il reprend toutefois un programme lancé un peu avant. En effet, ce fut l’architecte Jean Rodolphe Perronet qui le dessina en 1787, dans la continuité d’une grande place royale, alors dédiée à Louis XV.
Lié à la place voisine, il prend son nouveau nom, la Concorde, en 1795 lorsque le nouveau gouvernement, le Directoire, cherche à apaiser les affrontements de la Terreur et les exécutions qui furent si nombreuses à cet endroit.
La valse des grands hommes
Tout d’abord, ce fut Napoléon qui souhaita placer sur ce pont, 8 généraux morts au champ d’honneur. En effet, ces installations s’inscrivent dans le plan impérial d’afficher dans la ville sa grandeur militaire.
On peut imaginer que ce fut une des raisons pour lesquelles elles furent retirés à la Restauration. Dés 1816 Louis XVIII commande 12 nouvelles statues pour mettre en valeur des grands hommes de l’ancien régime :
- 4 ministres : Colbert, Richelieu, Suger et Sully,
- 4 militaires : Bayard, Grand Condé, du Guesclin et Turenne,
- 4 marins : Duguay Trouain, Duquesne, Suffren et Tourville.
Plusieurs symboles sont alors mis en valeur : une longue histoire du régime (avec des personnages venant du Moyen Age) tout en conservant la grande valeur militaire (pour tenter de contrer l’épopée napoléonienne) avec les soldats de l’armée de terre et de l’armée de mer.
A cette période, le pont fut alors dénommé le pont Louis XVI.
Enfin, Louis Philippe les fit déménager dans la Cour d’honneur de Versailles. Au cœur du siège de la monarchie absolue, qui est terminée véritablement après la révolution de 1830 ! On expliqua que ces statues étaient trop lourde pour ce pont et qu’il était trop dangereux de les laisser. Cela permit ainsi de les retirer de la vue des parisiens, tout en ne niant pas totalement le symbole des temps anciens. Ces statues furent dispersées en 1914 dans de nombreuses villes françaises
Un pont élargi pour répondre à l’augmentation de la circulation parisienne
Pour l’Exposition des arts décoratifs en 1925, on ferma à la circulation le pont Alexandre III, pour ne laisser passer que les visiteurs piétons. Bien évidemment, le trafic se déporta sur le pont de la Concorde. Pour pouvoir le laisser passer, on supprima alors les trottoirs. Il fut ensuite bien difficile de les réaliser de nouveau.
Aussi, le pont fut élargi entre 1930 et 1932. Deval et Malet, en charge de la conduite des travaux, veillent alors à respecter le style néoclassique initial.