Histoires de Paris

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Repères

La réforme de la police parisienne de Louis XIV

La réforme de la police parisienne de Louis XIV : la simplification sous une seule autorité : le lieutenant de police

 

Après la paix formalisée par le Traité des Pyrénées en 1661, Louis XIV se lance dans la préparation d de la paix et la prospérité. Il lance les travaux du Louvre mais organise également une revue de l’organisation de la police à Paris. Nicolas Delamare, dans son traité sur l’histoire de la police revient sur cette histoire.

En 1666, Louis XIV installe un conseil pour organiser la police de Paris. Plusieurs sujets la mobilisent alors : l’abolition des duels et des blasphèmes, la sureté publique, les sciences, le commerce et les arts.

D’octobre 1666 à février 1667, ce conseil se tint très régulièrement. Dans cette enceinte, Louis XIV réorganisa l’ensemble de la police parisienne.

 

Simplification et unification de la police

La réforme réorganisa les tribunaux de police. En effet, il sépara la police, de la juridiction civile, en lui donnant des magistrats dédiés : le prévôt et ses lieutenants.

Ici, ces représentants furent autorisés à pouvoir venir dans tous les lieux de Paris et de ses faubourgs. De cette manière, le prévôt de Paris pouvait intervenir partout, même dans les anciennes censives qui avaient conservées leurs basses justices, héritages du Moyen Age. En outre, le prévôt de l’Hôtel et le bailli du Palais durent renoncer à leurs prérogatives passées.

 

Le nouveau règlement général de police

Le 11 décembre 1661, Louis XIV publie un édit établissant un nouveau règlement de police à Paris. Dans ce texte, le roi revient sur la nécessité de nettoyer les rues. Il continue par l’application de la lutte contre les fausses armes, visant à limiter les duels en ville. Ainsi, il interdit toute fabrication de pistolets de poche, baïonnette, poignards, dagues, épées en bâton… De cette manière, ces armes trouvées chez les fourbisseurs, armuriers et autres marchands furent confisquées pour être détruites.

Ensuite, il renouvelle les horaires de sorties possibles pour les militaires. Ces derniers devaient être rentrés dans leurs quartiers à six heures du soir en hiver ou neuf heures du soir en été. Des horaires de retour obligatoire s’appliquaient aussi aux écoliers des collèges de l’Université de Paris. Ensuite, les cabarets et dépôts de vin, tout comme les vendeurs de tabac, devaient fermer à 6 heures du soir en hiver et 9 heures en été.

Comme dans le règlement de 1630, l’interdiction des vagabonds d’être en ville fut répétée.

Par ailleurs, Louis XIV obligea les compagnons chirurgiens à s’installer chez des maîtres, au risque de se voir confisqué leurs outils. Ces derniers devaient également tenir ouvertes leurs boutiques

 

Création du lieutenant de police et de la prévôté générale

En 1667, Louis XIV publia un nouvel édit. Il revient sur la nécessité de séparer la police de la justice pour lui. Pour cette raison, en 1667, Louis XIV supprime l’office initial de lieutenant civil qui était au cœur du dispositif, notamment depuis la réforme de 1630. Il créé ensuite un nouveau lieutenant civil qu’il place au Châtelet pour rendre la justice. Un second est installé pour s’occuper de la police.

Ainsi, le lieutenant siégeant au Chatelet se mit à diriger tous les officiers concernés : ceux qui réceptionnent les contrats, testaments, promesses, mais aussi ceux chargés de l’apposition des sceaux. De son côté, le lieutenant de police avait en charge la propreté de la ville, le contrôle du port d’armes, la gestion des incendies et des inondations, l’approvisionnement, de l’activité des corporations (apprentissage, chef d’œuvre, réception des maîtres, élection des jurés). De cette manière, le lieutenant de police avait autorité sur les commissaires, les contrôleurs des marchands et artisans

 

A la suite de ces publications, Nicolas de la Reynie est nommé Lieutenant de police de Paris.

 

Sources bibliographiques :