Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de parc

Le rocher de Trianon

Le rocher de Trianon : surélevé, en deux parties, dessiné par Hubert Robert afin de rêver d’être en montagne.

 

Nous sommes dans le jardin anglais du domaine du petit Trianon. Ici, à partir de la seconde moitié des années 1770 et au cours de la décennie suivante, Marie Antoinette s’offrit un petit joyau destiné pour son intimité, les temps passés avec ses proches et ceux qu’elle avait choisis.

Au-delà de la résidence à la campagne, elle recherchait un jardin à l’anglaise. Ici, il ne s’agissait pas de montrer qu’on maîtrisait la nature avec des formes géométriques et jeu de perspectives mathématiques époustouflantes. On recherchait plutôt à l’imiter et la dépasser. Il fallait que le jardin soit un lieu de surprise, refusant toute monotonie. Pour cela, on habillait le lieu de petits bois, de sentiers sinueux, de petites rivières. On jouait aussi avec les reliefs en travaillant les terrasses, renforçant les vallées et en créant des petites montagnes.

Nous voici arrivé au rocher de Trianon, véritable promontoire comme nous allons le voir.

 

Un rocher peut en cacher un autre

En réalité, il s’agissait de deux collines. Une première dominait le petit étang, avec à son sommet le belvédère. Une seconde était juste à côté et elle recouvrait la grotte.

Entre les deux, on avait reconstitué un ravin, permettant de rejoindre l’antre romantique.

En tout état de cause, on traça des chemins sur l’ensemble du rocher pour aboutir à une terrasse, mais aussi venir des alentours. C’était la montagne de l’escargot pour cette raison.

En haut du rocher, on pouvait apercevoir d’un certain côté les fenêtres du château et d’un autre le temple de l’Amour.

 

Une construction difficile

Les contemporains de Marie Antoinette trouvèrent la construction du rocher laborieux. Il fallut proposer 14 modèles pour que la reine soit enfin satisfaite. De ce fait, alors qu’ils avaient commencé en 1779, il fallut attendre 1782 pour pouvoir avoir la vision d’un ouvrage jugé comme presque terminé.

Mais le projet reste assez impressionnant. Œuvre d’Hubert Robert, le rocher était aménagé pour que de l’eau puisse se déverser en torrent. On avait installé sur la roche des pins, des thuyas, des mélèzes. Ainsi que le signale le comte d’Hézecques, on avait l’impression d’être « dans les montagnes de la Suisse et les précipices du Valais »

 

Sources bibliographiques :

%d