Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les éventaillistes

Les éventaillistes, anciens doreurs sur cuirs, créés lors du XVIIe siècle mais sous le contrôle des peintres.

 

Le métier des éventaillistes, apparu au XVIIe siècle à Paris

René de Lespinasse, historien des métiers de Paris, estime au milieu du XVIIe siècle l’ancienneté des éventaillistes. C’est à cette période que le goût de la ville met en valeur l’éventail décoré de peinture et de dorures.

Précédemment, les bourgeois parisiens pouvaient utiliser des plumes et écrans à plumes venant d’orient. Toutefois, on ne trouvait aucun éventail dans les inventaires.

 

Les éventaillistes, une émanation des doreurs sur cuir

L’historien indique que ce métier faisait tout d’abord partie des doreurs sur cuir. Les éventaillistes déposèrent leurs statuts en 1678 et les autres doreurs sur cuirs renoncèrent à leurs spécificités en se regroupant avec les miroitiers.  En effet, les petits métiers avaient la vie dure et devaient faire face aux procéduriers peintres et sculpteurs qui jalousaient leurs privilèges. 

 

Des statuts protecteurs des artisans mais faisant bien la différence avec les peintres

Les statuts des éventaillistes détaillent leurs productions : 

  • ils pouvaient peindre et imprimer sur des étoffes des oiseaux, fleurs, paysages
  • avec pour interdiction de représenter des portraits ou des copies de tableaux
  • Ils devaient s’approvisionner chez les tabletiers pour les bâtons de bois et les orfèvres pour les bâtons d’or. 

Pour contrôler les restrictions de représentation des portraits sur les éventails, les peintres jurés pouvaient venir les contrôler. Par ailleurs, ils faisaient également face à la concurrence des peintres et des merciers qui pouvaient vendre des éventails sur commande. 

 

Comme toutes les professions de Paris, les statuts précisaient également le fonctionnement de la communauté : 

  • 4 ans d’apprentissage et 2 ans de compagnonnage
  • La maîtrise coûtait 20 livres. 
  • les veuves pouvaient continuer l’activité de leur mari. 
  • 40 sous étaient prélevés à l’année pour les frais de la corporation et de la confrérie. 
  • Deux jurés étaient élus chaque année. 

 

En 1691, la profession dut racheter ses offices de jurés pour 2 000 livres et en 1745 celles d’inspecteurs des jurés pour 3 000 livres.

 

La corporation avait ses bureaux rue Saint Denis à proximité de la rue des Ours. La confrérie était elle dédiée à Saint Louis et avait une chapelle dans l’église de Sainte Marine à la Cité. 

 

Sources bibliographiques : 

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