Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

La barrière de Vincennes

La barrière de Vincennes attiraient de nombreux militaires, qui vivaient, à proximité, au Fort de Vincennes .

 

Barrière du Trône ou de Vincennes en souvenir de l’entrée des ambassadeurs du XVIIe siècle et de Marie Thérèse

Cette barrière fut réalisée comme les autres en 1788. Toutefois, l’emplacement garde le souvenir historique de l’entrée royale de Marie Thérèse d’Autriche en 1660, accompagnée par son nouvel époux Louis XIV. On avait établi sur la place un grand trône, où la jeune reine reçut l’hommage de la ville de Paris. L’emplacement était utilisé alors également pour l’accueil des ambassadeurs étrangers. Ici furent installés des bâtiments carrés, dessinés par Le Doux pour l’entrée de Paris, ainsi que deux colonnes où Saint Louis et Philippe Auguste se tenaient.

 

Grosse caisse et bals pour militaires à la barrière de Vincennes

La barrière de Vincennes était située sur la route menant au fort de Vincennes.

De nombreux militaires venaient ici dans les guinguettes : Corybantes, la Réunion du Fort de Vincennes…

Aux Corybantes, ils profitaient du grand salon et du jardin, où se tenaient les bals. Le vin y était vendu aux alentours de 6-8 sous.

La musique y était emmenée par la Grosse caisse, ancienne militaire. Dans un ouvrage de 1830 retraçant une promenade aux barrières de Paris, on retrouve la description de certains habitués des lieux :

  • Un grenadier, appelé le Lovelace de la barrière portait des petites moustaches et dansait légèrement.
  • La belle Marie qui venait depuis six ans tous les dimanches et changeait d’amant à chaque soirée

 

On pouvait trouver également à proximité quelques charbonniers au Franc Picard

 

Les barrières de Saint Mandé, de Picpus et de Reuilly étaient plutôt désertes

La barrière de Saint Mandé était beaucoup moins fréquentée que sa voisine. Ici, point de guinguette. Vous auriez pu trouver uniquement quelques marchands de vin.

 

Celle de Picpus était assez pauvre. Des imprimeurs et des menuisiers y venaient jouer et profiter du vin à 4 sous. Toutefois, les ouvriers y venaient peu et les lieux restaient souvent déserts. Elle conservait la mémoire du couvent des pénitents du tiers ordre de Saint François, fondé en 1600 et des religieuses de Notre Dame de Victoire de Lépante. Dans le cimetière des chanoinesses, furent enterrés les condamnés exécutés à la Révolution à la barrière de Vincennes.

 

Petite, la barrière de Reuilly était légèrement plus active que celles de Saint Mandé et Picpus. On y trouvait une petite guinguette, appelée la Chaumière de Bacchus.

A Reuilly, Colbert avait fait élever une manufacture de glace. On y polissait le verre coulé à Saint Gobain ou à Tourlaville. Les lieux furent par la suite occupés par des militaires.

 

La barrière de Charenton était un lien agréable pour se détendre

Cette barrière était plus grande et était plus fréquentée que ses voisines. Restaurants, cafés, guinguettes y étaient nombreuses. Toutefois, pour le promeneur, la rue restait désagréable.

Napoléon y fit son entrée triomphale en 1800. Elle s’appelait alors la barrière de Marengo.

 

La barrière de Bercy, repère des bourguignons et du vin

Le bon vin coulait à flot à la barrière de Bercy. Ici, on était à proximité des entrepôts de vin de l’est parisien. Les bateaux chargés de vin arrivaient à cet endroit-là.

Aussi, il n’était pas surprenant de découvrir nombre de parisiens venus se délecter à cette barrière.

Le visiteur ne pouvait compter les tonneaux présents dans les restaurants, guinguettes, repères des bourguignons.

 

La barrière de Bercy était jumelée avec sa voisine, celle de la Rapée. Là, les matelots se retrouvaient pour profiter des fritures.

 

Le Marronnier était un des restaurants du lieu, à proximité des deux cafés de Bercy.

La bonne société venait ici aussi, au restaurant le Rocher de Cancale.

 

Sources bibliographiques :

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