Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les blanchisseuses et les lavandières

Les blanchisseuses atteignirent au XIXe siècle les 100 000 personnes travaillant dans la capitale de la mode.

 

Le XIXe siècle est le siècle de la Révolution industrielle et d’abord celle textile. Aussi, dans ce contexte, la tenue du linge était essentielle. Aussi, les efforts pour le nettoyer très importants. Pour cette raison, le blanchissage occupa à la fin du XIXe siècle de nombreuses personnes.

 

Les grandes catégories de blanchisseuses :

 

Les blanchisseurs buandiers

Au nombre de 2840 en 1879, ils se répartissaient sur les 281 communes des départements de la Seine (Paris et sa proche couronne) et la Seine et Oise (tout autour de l’agglomération).

 

Les blanchisseurs de linge fin

Cette population était essentiellement installée dans le territoire de la Ville de Paris. Ces ouvrières étaient 55 000.

Ces blanchisseuses se rendaient dans les lavoirs du centre de Paris et travaillaient pour leur compte. Pour travailler, elles récupéraient le linge qu’elle coulait par paquet. Le lendemain, elles le lavaient et le rinçaient. Enfin, elles s’appuyaient sur les garçons des lavoirs pour rendre le linge à leurs propriétaires.

 

Les blanchisseurs apprêteurs de rideaux

Cette spécialité fut crée à Paris en 1855. Douze entrepreneurs exerçaient cette activité, employant en moyenne 165 ouvriers.

 

Les blanchisseurs apprêteurs de linge neuf

Paris comptait une trentaine d’entrepreneurs, employant 1300 ouvriers

 

C’était donc un total de 100 000 personnes qui travaillaient à la fin du XIXe siècle dans la blanchisserie parisienne.

 

L’organisation du travail dans les lavoirs 

Les maîtres des lavoirs

A Paris, l’eau plutôt calcaire était difficilement savonneuse. Cette situation était aggravée pour les eaux venues des collines du nord est parisiens, et notamment Belleville.

Ainsi, il fallait beaucoup de poudre et temps pour lessiver son linge. Ensuite, comme le prix d’usage des lavoirs reposait sur le temps passé et le nombre de sceaux pris par les blanchisseuses, les maîtres des lavoirs n’avaient pas intérêt à proposer de la lessive de bonne qualité.

 

Les maîtres de lavoirs et leur personnel n’étaient pas non plus célèbres pour leur politesse. Ils laissaient volontiers les batailles entre ouvrières. La célèbre dispute des blanchisseuses dans le lavoir de l’Assommoir d’Emile Zola est tout de même encore dans les têtes.

Les ouvrières avaient des conditions de vie difficiles

C’étaient ces femmes qui faisaient vivre les lavoirs et leur donnaient leur âme. Ces blanchisseuses travaillaient durement et n’hésitaient pas à hausser de la voix.

Toutefois, entre ouvrières existaient souvent une forte solidarité dés qu’une des leurs avaient eu un accident.

La journée de travail était particulièrement longue. Démarrant à 6 heures du matin, la journée se finissait vers 8 heures du soir, avec simplement une heure de pause le midi. Ce travail était rendu pénible par l’humidité permanente dans les lavoirs.

 

 

Sources bibliographiques :

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