Histoires de Paris

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Histoires d'immeubles

Le collège d’Harcourt au XVIIe siècle

Le collège d’Harcourt au XVIIe siècle retrouve sa grandeur perdue et se fait construire de nouveaux bâtiments

 

Le collège d’Harcourt finit le XVIe siècle en grande difficulté. Sa direction avait en effet, été trop proche des ligueurs et avait lutté contre Henri IV. C’est en 1598 que les choses rentrent dans l’ordre royal avec la désignation de Georges Turgot comme proviseur.

 

La remise à flot du collège près une fin de XVIe affreuse pour Harcourt

Afin de redresser la situation financière de son établissement, le proviseur réduisit les bourses et les aides que l’institution distribuait. Les boursiers qui avaient dépassé le temps de leurs études furent chassés.

Il fit ensuite venir des maîtres renommés, si bien que rapidement de nouveaux élèves revinrent suivre les cours du collège. Il supprima ensuite les postes à louage, qui avait permis à certains de s’enrichir et rétablit les repas en pension. Bien sûr, il fit face à de nombreuses résistances, mais il parvint à redresser la situation et restaurer les bâtiments.

En 1606, le collège d’Harcourt fit face comme toute la ville à une épidémie de peste. Aussi, Turgot autorisa aux boursiers de quitter momentanément l’établissement et Paris.

 

Une nouvelle ère de conquête et croissance

En 1621, Georges Turgot est remplacé par Pierre Padet. Le nouveau proviseur s’inscrivit dans la continuité de son prédécesseur, avec lequel il travaillait depuis 1612.

Padet affronta un nouvel épisode de peste à Paris en 1627. Dans ce cadre, il donna des moyens pour aider les étudiants d’origine de l’extérieur de Paris à revenir chez eux pendant le temps de l’épidémie.

 

L’heure est de nouveau à l’agrandissement. En 1628, il fut question de réunir le collège d’Harcourt avec son voisin, le collège de Justice. Toutefois, l’affaire ne se fit point.

Ensuite, en 1632, utilisant la vente d’un fief, Harcourt racheta une maison voisine, appelée Hôtel des évêques d’Auxerre. On y installa 6 corps de logis, dont 4 donnant sur la rue de la Harpe. Un 7e fut construit sur un terrain racheté au collège de Bayeux.  

En outre, pour relier les deux côtés de la rue de la Harpe, Padet fit installer un passage voûté sous la rue.

Enfin, le proviseur parvint lors de la Fronde à maintenir son institution en dehors des évènements. Le collège en profita et récupéra des étudiants venus de collèges touchés.

 

Changement total de façade principale pour arborer le style architectural d’alors, le Louis XIV

En 1665, Pierre Padet meurt. Il est alors remplacé par Thomas Fortin.

Sous sa direction, la façade du bâtiment principal fut remplacée. Finies les allures du Moyen Age ! Le bâtiment  reprend les traits de l’architecture de ce temps. Des nouvelles portes sont installées.

Sous la direction de ce proviseur, Boileau étudia un temps à Harcourt.

 

En 1682, Jean le François est élu proviseur. Il le resta jusqu’en 1700.  L’année de prise de fonction du proviseur est aussi caractérisée par une place dans les anciens fossés à proximité. Il y fit construire des maisons dans la nouvelle rue Monsieur le Prince, complétant les revenus de l’institution.

 

En 1687, le collège connait une nouvelle autonomie. En effet, jusqu’alors, les examens se déroulaient sous le contrôle des chanceliers de Notre Dame ou Sainte Geneviève. Le collège d’Harcourt était alors affecté à Notre Dame. Toutefois, dorénavant, ce ne fut plus les étudiants qui se déplaçaient pour la licence mais le chancelier.

 

Retour sur quelques représentations de théâtre au collège d’Harcourt

Au début des années 1680, on joua encore des tragédies à Harcourt. Ainsi, Corneille fut à l’honneur avec Polyeucte en 1680. Ensuite, en 1682, ce fut le tour d’une tragédie chrétienne : Boëce martyr.

En 1684, fut donné une tragédie sur Thomas Morus, grand chancelier d’Angleterre et victime d’Henri VIII. La Rome antique fut ensuite à l’affiche en 1685 et 1688 avec Romulus ou la mort d’Amulius. En 1689, Marie Stuart est jouée.

 

Sources bibliographiques :

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