Les couteliers
Les couteliers, artisans d’art, produisant des ustensiles de cuisine, tout comme des armes et objets luxueux.
Deux professions complémentaires pour produire des objets de luxe au XIIIe siècle:
La fabrication de couteaux se faisaient en deux temps : la fabrication de la lame par les fèvres couteliers et celle du manche par les couteliers emmancheurs.
Ce n’était pas de trop pour fabriquer des objets utiles mais également de luxe que les parisiens se donnaient pour les grandes fêtes de l’année : Pâques, Pentecôte, Ascension…
Les emmancheurs étaient un métier franc, avec comme seul contrôle, un lien entre leurs jurés et ceux des fèvres.
De leur côté, au XIIIe siècle, comme précisé dans le Livre des métiers de Boileau, les fèvres couteliers dépendaient du maréchal royal qui vendait le métier à 5 sous. L’apprentissage était de 6 années. Deux jurés surveillaient la profession et imposaient à chaque fois une amende de 5 sous.
Les couteliers au XIVe siècle :
En 1369, les statuts des fèvres couteliers et des couteliers emmancheurs sont revus. La soumission des fèvres couteliers au maréchal royal, également maître des fèvres, ainsi que la liberté des couteliers emmancheurs sont réaffirmées. Ces derniers pouvaient s’ils le souhaitaient faire partie de la corporation des premiers.
La production était régulièrement contrôlée par une commission organisée autour deux fèvres couteliers, deux emmancheurs et un orfèvre… les couteaux étaient vraiment des objets de luxe.
Comme le signale René de Lespinasse, les lames devaient être de bonne qualité, en acier. On distinguait les couteaux à trancher, les couteaux de cuisine, les couteaux de défense. De leurs côtés, les manches pouvaient être garnis d’or et d’argent ainsi que d’émail ou de bois (olivier, hêtre, buis, madre). L’étain et le plomb étaient alors proscrits pour ces objets.
La fusion des couteliers avec les fourbisseurs d’épée au XVe siècle :
Bien que lors de la constitution des compagnies militaires pour défendre Paris sous Louis XI, les couteliers s’étaient rapprochés des gainiers et émouleurs, progressivement ils se rapprochèrent des fourbisseurs.
En effet, ils sont autorisés en 1486 à fabriquer et vendre des épées, à la seule condition que la garniture et le fourbissage soient confiés par les fourbisseurs d’épée. Les professions s’unirent alors progressivement.
De leurs côtés, les couteliers emmancheurs n’apparaissent plus dans les textes à partir de la fin du XIVe siècle : rattachés aux fèvres couteliers ou tabletiers couteliers comme le suggère René de Lespinasse ?
Le XVIe siècle, les couteliers en réaction à la création du métier de doreurs sur métaux.
Nous sommes alors en 1565. Une partie des couteliers s’étant spécialisée progressivement dans les armes dorés et damasquinées, choisie alors l’indépendance, en métier juré : c”est la naissance des doreurs sur métaux.
En réaction les autres couteliers précisèrent leurs statuts :
La production très variée, était très précisément décrite pour organiser sa règlementation. Cela concernait alors les couteaux à manche, les épées, corsèques, pertuisanes, zagaies, les burins, rasoirs, ciseaux, forces, serpes, instruments de chirurgie.
A cette époque, l’apprentissage s’était réduit à 5 ans.
Au nombre de 4, les jurés venaient contrôler les ateliers deux fois par mois. Ils contrôlaient également la qualité des marchandises avant leur entrée dans Paris.
Chaque maître était inscrit au Châtelet. Il était alors doté d’un poinçon, sa marque particulière que personne d’autre ne pouvait reprendre.
Dans cette profession, les compagnons venus de l’extérieur de Paris pouvaient s’y installer. Ils devaient tout de même demander l’autorisation à la profession et disposer déjà d’un poste auprès d’un maître. Ils pouvaient ensuite prétendre à la maîtrise après trois ans d’activité.
Le bureau de la corporation fut établi sur la place de Grève et leur confrérie était dans l’église des Grands Augustins, sous le patronage de Saint Jean Baptiste. Leur fête était le 29 août.
Ces statuts furent ensuite confirmés par Henri III en 1586 et Henri IV en 1608. A signaler toutefois les ordonnances de Police au XVIIe siècle vinrent contraindre les couteliers ! Les autorités cherchaient à réduire le nombre d’armes en circulation.
Sources bibliographiques :