Histoires de Paris

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Histoires d'art

Edgar Degas et les danseuses

Edgar Degas et les danseuses : un suivi très régulier des rats, spectateur de leurs cours en haut de l’Opéra.

 

Edgar Degas et les danseuses ! C’est l’histoire d’une grande passion. Bien sûr, les experts de l’histoire de l’art en parlent abondamment ! Qui de mieux que Gombrich pour décrire le rapport de Degas avec ces femmes ? Comme ce spécialiste le rapporte, ce n’était pas des jolies filles que voyaient Degas dans ces danseuses, mais, il les regardait comme des formes humaines, sur lesquelles se renvoyaient des jeux de lumière et d’ombre. Ainsi, représenter les danseuses pour Degas était mettre sur le papier les mouvements.

 

Mais, pour poursuivre, revenons sur les anecdotes décrites par Gustave Coquiot !

 

La première fois que se rendit Degas chez les danseuses, l’Opéra était alors rue Le Peletier. Nous étions au début de 1872. Entre ce début pour lui et l’incendie du bâtiment en 1873, Degas put laisser passer sa grande passion « des pastels, des peintures et des fusains des danseuses ».

Ainsi, le peintre s’intéressait aux rats.

 

Qui étaient les rats ?

Pour cela, ainsi que le guide Coquiot, reprenons la description des rats réalisée par Nestor Roqueplan, directeur de l’Opéra avant 1870.

Ainsi, le rat était une petite fille de sept à quatorze ans qui portait des « souliers usés par d’autres. ». Elève de l’école de danse, il y vivait, y grignotait… On disait qu’il rongeait les décors et trouait les costumes, tout en faisant nombre d’actions bizarre la nuit… d’où au global son nom.

En effet, pour voir le spectacle, le rat faisait des petits trous dans les décors. Les couloirs étaient leurs terrains de jeu et d’amusement.

 

Avant la guerre de 1870, les rats provenaient souvent de la classe ouvrière. Ces jeunes filles n’avaient que très peu d’entre elles, un père qui les avaient reconnues. Aussi, l’école de danse était pour elle un apprentissage dans la vie.  Ainsi, pour les accueillir, l’Opéra donnait à chacune d’entre elles, l’étoffe nécessaire à la confection de leur costume.

 

Trois années étaient nécessaires pour la formation des rats et atteindre le graal en rejoignant l’Opéra.

 

Les classes de danses

Degas était autorisé à suivre les danseuses lors de leurs cours. Cela lui permettait d’accumuler les croquis. Ainsi, le peintre saisissait les mouvements vifs… sur l’instant.

Les cours étaient donnés dans les combles de l’Opéra, « sorte de vastes ateliers ou greniers ». On y accédait par des « larges escaliers de caserne ».

Face aux danseuses, on avait dressé une grande glace. Une horloge appelée « œil de bœuf » y rappelait les heures. Enfin, la danse était lancée par un piano. Imaginons toutefois que se dégageait une grande vue de Paris par delà les fenêtres ovales.

 

Les pastels des danseuses

Vus par le grand public, Degas était le pastelliste des danseuses. Aussi, il laissa plusieurs tableaux.

On peut citer ainsi le fameux Foyer de la Danse, peint en 1872, tout comme la Classe de Danse et la répétition du ballet. C’étaient presque comme des photographies d’une salle de la classe de formation des rats. Les danseuses y avaient leur place parfaite.

En outre, Degas réalisa une quantité impressionnante de croquis et de dessins. Il aimait beaucoup le pastel, pour donner de l’allure aux formes et aux mouvements. Cela lui permettait d’insister sur les éclairages… tout en plaçant les danseuses au plus près des lueurs des ampoules électriques.

En outre, grâce aux  cours et aux répétitions qu’ils impliquaient, Degas pouvait approfondir les mouvements et les formes.

Enfin, Degas n’attachait pas une grande importance à la beauté des visages. Il les fuyait d’ailleurs en les enlaidissant. Pauvres petits rats ! Mais de la sorte, ce n’était pas des portraits véritables mais des esquisses sur les formes, les positions et les jeux de lumière.

 

Sources bibliographiques :

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