Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de Seine

Le feu du petit pont de 1718

Le feu du petit pont de 1718 : quand une mauvaise superstition sur les noyés aboutit à un gigantesque brasier

Les corps trouvés sans vie dans les rues de Paris, mais aussi de la Seine étaient apportés par la police, à la morgue, une pièce sinistre du Châtelet.

Là, les cadavres étaient auscultés pour être ensuite identifier. Toutefois, il était souvent nécessaire pour procéder à leur reconnaissance d’espérer que parmi les passants, l’un d’entre eux ne dise de qu’il s’agissait.

La superstition des parisiens sur la recherche des noyés

Les religieuses de Saint Augustin avaient pour rôle de se charger des corps sans vie qui n’étaient pas réclamés. Et ils étaient nombreux. En effet, il y avait une rumeur dans Paris qu’il valait s’acquitter de cent et un écus pour récupérer un corps à la mort. Aussi, nombre de parisiens préféraient ne pas y aller.

Aussi, les parisiens préféraient conduire une autre intervention. Dans le cas où on supposait qu’un proche s’était noyé, on prenait un large récipient en bois. On y plaçait à l’intérieur une hostie consacrée à l’église des Grands Augustins. Le tout était alors mis à flot dans la Seine. Ainsi, on pensait pouvoir arrêter le corps du noyé et qu’il soit retrouvé.

Une sédille de bois avec son ostie et son cierge met le feu à un bateau chargé de foin sur le quai de la Tournelle

C’est ainsi qu’en avril 1718, une pauvre femme fut inquiète pour son fils.

Comme le voulait la superstition, elle mit à flot, la sébille –le récipient en bois- dans la Seine, chargée de l’hostie de Saint Nicolas des Grands Augustins, ainsi qu’un cierge. Pour se faire, elle déposé la tout en bas du quai de la Tournelle.

A ce moment- là, vis-à-vis du couvent des filles de Sainte Geneviève, se trouvait amarré un grand bateau de foin.

Ce qui devait arriver, arriva ! En se rapprochant, le cierge mit le feu au foin… Rapidement un immense brasier se forma.

Toutefois, il aurait été possible de limiter les dégâts. En effet, le maître du bateau aurait pu le faire couler. Cependant, cela ne fut pas fait.

Le feu se développa près du bord. On eut alors très peur pour les chantiers des marchands de bois, situé non loin de là, mais aussi pour la marchandise des marchands de charbons.

Aussi, l’un de ces derniers coupa la corde du bateau, afin qu’il ne s’éloigne au plus vite.

Descente d’un bateau en fin dans le petit bras de la Seine

Le bateau poursuivi son chemin, tout en brûlant. De cette manière, il prit le petit bras de la Seine, passant sous les deux ponts à proximité de l’Hôtel Dieu, qui étaient alors en pierre.

Cependant en passant au niveau du petit pont, le bateau en feu rentra en contact des poutres et des morceaux de bois, que les arches trop petites du pont retenaient. Comme on se doute, le feu rapidement sur le pont… Les premières maisons situées au-dessus furent prise dans le brasier à leur tour. Rapidement, toutes les bâtisses de bois brûlèrent. L’incendie gagna les habitations des rues voisines.

Pendant trois jours, les gens de la ville, sous la direction du prévôt des marchands, M. de Trudaine, s’employèrent à essayer de circonscrire le feu. On compta au total vingt deux maisons brulées et la destruction de beaucoup de marchandises

Sources bibliographiques

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