Les chaussées et trottoirs des rues au XIXe siècle
Les chaussées et trottoirs des rues parisiennes au XIXe siècle se transforment lentement du pavé à l’asphalte
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, Paris comptait trois classes de chaussée :
- Les chaussées pavées,
- Les chaussées d’empierrement,
- Les chaussées asphaltées.
En effet, la nature des chaussées était très importante pour la ville en développement : elle devait supporter une utilisation très forte (faisant exploser le coût de l’entretien au-dessus de 8,5 millions de francs en 1866) mais aussi permettre le passage de la circulation en limitant les accidents et les nuisances.
Les chaussées de pavés : les structures les plus anciennes
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les pavés de Fontainebleau furent délaissés. S’usant trop rapidement, on leur préféra alors ceux prélevés en grès dans la vallée de l’Yvrette.
Toutefois, en raison de la circulation de plus en plus importante, ces pavés aussi n’étaient plus assez résistants. Aussi, on les fit venir de Belgique, d’Autun, de la Manche, des Vosges et de la Mayenne.
Le porphyre était le plus résistant des pavés… mais il était très glissant. Aussi, il ne fut que peu utilisé dans une ville où les transports se faisaient alors avec des chevaux.
De son côté, le grès avait davantage les faveurs des cochers. Il s’usait cependant. Aussi, son usage impliquant le recours régulier à une entreprise pouvant approvisionner facilement la ville.
A l’origine, le pavé parisien avait un côté de 0,23m. Cependant au XIXe siècle, il était plus petit : 0,1*0,16 et 0,16 de hauteur. Ce format fut préféré pour donner des surfaces plus régulières tout en étant plus glissant pour les chevaux.
A noter que l’entretien de ces chaussées était confié à des cantonniers paveurs spécialisés.
Même si le pavé en pierre était largement privilégié, les services de la ville étudiaient la possibilité d’utiliser du pavé en bois. Ce n’était cependant pas une nouveauté du XIXe siècle. En effet, plusieurs initiatives avaient été menées auparavant. Toutefois, comme à Londres ce système était en place, les parisiens testèrent de nouveau au cours du Second Empire ce pavage. Il fut installé dans la rue Saint Georges notamment. Pour cela, on choisit du sapin rouge. Les pavés étaient placés en vertical sur du béton et étaient jointés avec du feutre goudronné.
Les chaussées en pierre : coûteuses, générant de la boue mais limitant le bruit
Les chaussées empierrées étaient les plus coûteuses à entretenir. Malgré le confort qu’elles apportaient en réduisant le bruit de passage d’une part et retirant possibilité de retirer les pavés pour faire des barricades, elles firent l’objet d’une réduction de leur taille. Pour réaliser l’entretien de ces rues, des cantonniers se chargeaient des opérations simples et arrosaient pendant l’été.
L’asphalte : la solution plus moderne mais plus soumise aux intempéries
Afin de limiter l’usage des chaussées empierrées, les services de la ville firent également appel à l’asphalte. En effet, on cherchait alors à obtenir les qualités des pierres en limitant leurs inconvénients.
Pour réaliser une chaussée asphaltée, on commençait d’abord par poser une couche pilonnée de béton d’une centaine de centimètres d’épaisseur. Ensuite, on la recouvrait d’un mortier sur lequel on écoulait de l’asphalte sur une épaisseur de 4 à 6 centimètres.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’asphalte était produit dans les mines de Seyssel dans l’Ain et Pyrimont en Haute Savoie. Après avoir été réduit en poudre, il était chauffé entre 100 et 140°C.
Evitant les boues, l’asphalte a comme avantage de ne pas laisser l’eau de pluie s’infiltrer et de faciliter son lavage. Toutefois, il présente comme inconvénient de devoir immobiliser la chaussée de sa refonte et qu’il est très sensible aux variations de températures.
Les trottoirs, l’innovation du XIXe siècle à Paris
Tout d’abord, il est utile de rappeler que Paris ne compte des trottoirs que depuis 1818. En encore, il se devait faire tout petits pour ne pas entraver la circulation.
Il trouva grâce aux yeux des piétons, lassés de devoir avancer dans la boue, et les gens de maisons.
Aussi, progressivement au cours du XIXe siècle, les trottoirs s’élargissent. Ils servent même pour canaliser le flux des voitures dans les passages jugés dangereux.
Au XIXe siècle, le trottoir était composé d’une couche de brai de houille ou de bitume posée à chaud sur du béton.