La canicule de 1932
La canicule de 1932 : une première moitié d’août avec des températures autour de 30°C mais avec un pic à 32°C la veille du 15 août
Avec les célébrations du 14 juillet, l’été 1932 commence bien. Il fait ce jour-là, « un temps magnifique, soleil éclatant et chaleur sans excès », comme le signale l’Excelsior le 15 juillet, soit entre 20 et 25°C.
Les bals d’été battent alors leur plein, comme ceux de la place de Cambronne, de Dupleix et de Convention… Sur le quai de Grenelle, les parisiens pouvaient alors suivre des courses de bateaux motorisés. Les théâtres proposaient encore un programme bien rempli.
Malgré quelques orages autour du 20 juillet, les températures restent agréables, à ce niveau jusqu’à la fin du mois.
Elévation des températures, sans frôler encore la surchauffe
Le 30 juillet, Paris fait face à une première journée à 29°C au plus fort de la journée. Cependant, la chaleur est vite atténuée par un orage dans la soirée, comme le rapporte le Matin du 31 juillet 1932
Les jours qui suivent, la température reste stationnaire. Le beau temps est bien installé à Paris et les parisiens continuent d’en profiter. Ils suivent alors les Jeux Olympiques de Los Angeles qui se tiennent sous une grande chaleur, tout en lisant régulièrement des températures torrides à Vienne mais aussi en Scandinavie.
Deux jours où la température dépasse les 30°C pour atteindre un maximum à 32°C.
Le 10 août, dans de nombreuses régions françaises, on commence à se plaindre de la chaleur. Toutefois, elle reste un peu plus mesurée à Paris tout en flirtant avec les 30°C. A noter cependant que les vendeurs dans les marchés de poisson commencent à trouver l’ambiance délicate.
La température dépasse ensuite cette fameuse barre. Ainsi, l’Echo de Paris écrit le 13 août 1932 : « Depuis deux jours, Paris est une fournaise. Et ce n’est pas le court orage d’hier soir qui apportera quelques améliorations à cette température tropicale. Mais alors que des milliers et des milliers de parisiens ont fuit vers la montagne ou la mer, d’autres […] recherchent quelque fraicheur dans leurs ébats aquatiques ou tout simplement, las et désabusés s’abandonnent dans une sieste prolongée sur les bords ‘sablonneux’ de la Seine. »
Avec le pont du 15 août, de nombreux parisiens qui étaient restés en ville, la quitte. L’Intransigeant du 14 août écrit : « La chaleur qui a fait une apparition publique avant les fêtes du 15 août, a eu pour effet de provoquer l’exode des parisiens. Depuis deux ou trois jours déjà, le volume de départ avait considérablement augmenté. Dans les gares, notamment de nombreux trains avaient dû être doublés. Les automobiles, chargées de malles et de bagages, franchissaient les portes de la cité plus nombreuses. Les parisiens partaient au champ. »
Des orages qui aboutissent à un rafraichissement général
Pendant ces jours de canicule, la chaleur est aussi associée avec des orages : « A l’atmosphère véritablement tropicale qui régnait depuis quelques jours sur la capitale et la France entière, a succédé hier une température plus clémente puisqu’à Paris, on a enregistré comme un maximum 27,5°C, soit prés de 8 degrés de moins que la veille. L’orage qui vendredi soir vers 23 heures éclata brusquement sur la région parisienne avait déjà grandement contribué à rafraichir la matinée et de le début de l’après midi. Et ce n’est pas fini… », d’après Le Journal du 14 août.
Cette ambiance électrique s’accompagne par des débuts d’incendie : Ce fut le cas à l’usine Elvastor à Courbevoie mais aussi sur un immeuble de Levallois, notamment.
Les journées qui suivent montrent que la canicule est terminée.
Sources bibliographiques :
- L’Excelsior du 15 juillet 1932
- le Matin du 31 juillet 1932
- l’Echo de Paris écrit le 13 août 1932
- L’Intransigeant du 14 août 1932
- Le Journal du 14 août