La foire Saint Germain
La foire Saint Germain, organisée sous le contrôle de l’abbaye de Saint Germain des prés, démarrait l’année.
Avec la foire Saint Laurent, celle de Saint Germain marquait l’année des foires parisiennes, ainsi qu’une grande part de la vie culturelle de la ville.
Une foire voulue par Louis XI
La foire Saint Germain fut instituée sous Louis XI au XIVe siècle. Pour ce faire, il donna un droit de franchise à l’abbé de Saint Germain des prés par lettres patentes en 1482, sur une partie des jardins de l’Hôtel de Navarre.
Les successeurs de Louis XI confirmèrent ce privilège, en l’augmentant quelques fois.
Une foire qui se tenait au début de l’année
La foire Saint Germain s’ouvrait le lendemain de la Chandeleur, soit le 3 février, après l’annonce donnée dans Paris par le lieutenant de police. La franchise était concédée pour 15 jours.
Quoiqu’il en soit, la foire se poursuivait jusqu’au samedi précédent le dimanche des Rameaux.
Aussi, la période de franchise intéressait particulièrement les forains ambulants. Les marchands parisiens les remplaçaient pour le reste de la période.
Les règles de la franchise et des contrôles
Cette franchise protégeait les forains du risque de saisie de marchandises tant sur la période du transport que de l’étalage. Toutefois, ce droit n’empêchait par les visites d’inspecteurs pour contrôler les marchandises et les quantifier.
Pendant cette période, on pouvait croiser des forains venus d’Amiens, de Beaumont, de Reims, d’Orléans, de Nogent… Ils vendaient particulièrement des draps. Au XVIIIe siècle, on pouvait voir arriver chaque année 1 400 balles de draps.
Dans les premiers temps, on pouvait trouver aussi de l’orfèvrerie venue d’Allemagne.
Au Moyen Age, l’attribution des loges se faisait par l’abbaye de Saint Germain des prés. Toutefois, avec le temps, elles furent vendues à des particuliers.
Au XVIIe siècle, les moines demandèrent aux marchands de participer aux frais d’entretiens de la halle. Ils en profitèrent par prétendre à retrouver la pleine possession de l’ensemble. Toutefois, le Parlement reconnut la propriétés aux forains des loges tout en les contraignant de prendre en charge la réparation de leurs loges.
En 1647, l’abbé retenta de prélever une taxe sur les profits des marchands. Il fut de nouveau débouté.
En tout état de cause, les représentants de l’abbaye veillent à ce qu’aucune marchandise des forains se retrouve sur les étalages d’autres marchés.
Le déclin progressif d’une foire
La foire se tenait dans un enclos qui brûla dans la nuit du 17 mars 1762. Ses habitants durent sortir précipitamment. Certains furent secourus par les moines du Couvent de Petits Augustins, situé à proximité. Les lieux furent reconstruits, afin de permettre deux ans plus tard d’ouvrir une nouvelle fois. On fit alors appel au même architecte que pour la foire Saint Ovide.
Pour reconstruire la halle, le Conseil autorisa les marchands à constituer une société.
La foire Saint Germain cessa définitivement en 1789.
Sources bibliographiques :
- L’incendie de la foire Saint Germain et sa nouvelle reconstruction. Poême en quatre chants.
- Hours, Bernard. Des moines dans la cité. XVIe – XVIIe siècle. Belin. Paris. 2016