Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

L’installation du Prévôt de Paris

L’installation du Prévôt de Paris: représentation royale placée dans la résidence des anciens comtes de Paris

 

Dans son Traité de la Police, Nicolas Delamare, commissaire de police sous Louis XIV, revient sur l’histoire de cette institution parisienne. Pas si simple de s’y retrouver dans les innombrables institutions de justice au Moyen Age. Toutefois, une figure ressort : celle du prévôt de Paris.

Comme l’indique Nicolas Delamare, « le prévôt de Paris comme chef du Châtelet, représente la Personne du roi au fait de la justice » à Paris.

Bien sûr, les rois pouvaient venir rendre la justice eux même. Nous gardons tous en tête l’image du roi Saint Louis rendant sa justice sous son chêne à Vincennes. De cette manière, le prévôt avait comme rôle principale de garder la prévôté.

Lorsque le siège était vacant, il revenait au procureur général du roi au Parlement de faire l’intérim.

 

L’installation au Châtelet, avec des sceaux aux armes du roi de France

En 987, Hugues Capet est élu roi de France. Il était auparavant comte de Paris et avait sa résidence dans le Châtelet. Il le quitte pour rejoindre le Palais. Depuis lors, le Châtelet fut donné à ses représentants dans Paris : le prévôt de Paris.

En outre, la représentation de la personne royale permit au prévôt de Paris de pouvoir inscrire dans son sceau les armes royales. Pour cela, le prévôt fut autorisé de confier à un officier la garde de ses sceaux. C’était un signe fort pour les parisiens médiévaux. En effet, les sceaux servaient à signer les décisions et les arrêts. Ainsi, le prévôt de Paris rendait ses jugements de police au nom du roi.

 

A noter que lorsque les rois exemptaient un corps ou une communauté de reconnaître les tribunaux locaux, ils les plaçaient sous l’autorité du prévôt de Paris. On peut citer dans ce cadre l’ordre de Malte, les chapitres de Meaux, de Beauvais, mais aussi les Célestins. L’Université de Paris fut également placée sous la protection du prévôt.

 

Les premiers prévôts de Paris

Selon Delamare, les premiers prévôts étaient des seigneurs proches des rois capétiens. Il cite notamment Anselme de Garlande, désigné par Philippe Auguste, seigneur de Tournan, dans la Brie. Delamare continue en écrivant : « la prévôté de Paris se donnait encore en ce temps au mérite et à la qualité ». De cette manière, il faisait la différence avec les autres prévôtés du royaume qui étaient vendues.

 

Les prévôts fermiers

Cependant, Louis VIII meurt en 1226. Son fils, Louis IX n’a alors que 12 ans. Une période de régence, placée sous l’autorité de la reine Blanche de Castille, correspond à un moment d’instabilité en France. De ce fait, le Conseil du roi du chercher différents moyens pour soutenir financièrement son action. C’est ainsi que la prévôté de Paris fut vendue : Delamare parle alors de prévôt fermiers.

De ce fait, Delamare expliqua que de ce fait : « la prévôté de Paris devint en proie aux gens de tous états, sans naissance et sans érudition. » En outre, il arriva qu’on donna à plusieurs les rôles de prévôt. Ainsi, Guernes de Verbrie et Gaultier Lemaitre partègèrent cette fonction en 1245, ainsi que Henry d’Yerres et Eudes le Roux en 1251.

De cette situation compliquée, la police connut de nombreux désordres à Paris.

 

La réforme de Saint Louis

Comme la prévôté se vendait au plus offrant, certains utilisaient la charge de prévôt pour s’enrichir en rendant la justice.

Pour cette raison, Louis XI décida de réformer la fonction du prévôt, en le nommant directement. Ainsi, Etienne Boileau fut installé au Châtelet.

Saint Louis en profita également pour retirer au Châtelet son rôle pour les territoires au-delà de la Ville, notamment le reste de l’Ile de France.

 

Sources bibliographiques :

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