Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

Jacques Callot

Jacques Callot, le nancéien, qui était la grande référence des graveurs du XVIe siècle fut de passage à Paris

 

C’est en 1629 que Jacques Callot vient passer une petite année à Paris. Grand baroudeur, le graveur de Nancy a beaucoup voyagé : l’Italie… Bruxelles…. Il en a profité pour renforcer ses méthodes de gravure, s’inspire des thématiques italiennes. C’est donc un Jacques Callot au sommet de son art qui passe les portes de la ville courant janvier de 1629. 

Il s’installe chez son ami, Israël Henriet, nancéien comme lui et résidant près du Louvre. Très vite, il reçoit des commandes et se met à la réalisation d’une grande séries de gravures du siège de la Rochelle. Puis il quittera la ville une année plus tard pour rejoindre sa ville de Nancy et le duché de Lorraine, non sans avoir laissé des traces importantes : 

  • Israël Henriet devient alors son libraire officiel et ce fut lui qui diffusera son oeuvre. Il le laissera plus tard à Israël Silvestre, son neveu, dessinateur proche de la Cour
  • Abraham Bosse enrichira ses techniques avec celles de Callot et sera une véritable source d’inspiration, lui le graveur de la vie quotidienne parisienne.

 

Peu de gravures de Paris, mais dont la qualité et les sujets méritent une grande attention. Regardons les en profondeur. 

Trois gravures mettent en scène la capitale du roi très chrétien : 

  • la vue du pont neuf,
  • la vue du Louvre,
  • le marché des esclaves, scène imaginaire montrant des marchants d’esclaves du Levant, avec en toile de fond le pont neuf. 

Jacques Callot et le pont neuf

Inauguré au début du XVIe siècle par Henri IV, le pont neuf est la promenade à la mode dans le Paris de Louis XIII. Aussi, pas étonnant de voir le premier pont sans pont de la ville autant mis en valeur par Jacques Callot. 

Tout d’abord, dans le marché d’esclaves : en décor de fond, on dans l’axe de la place Dauphine avec la Statue d’Henri IV au centre… et les piliers du pont à gauche… à droite… Les boutiques qu’on retrouvera plus tard sur les demies lunes des piliers du pont n’y sont pas encore, mais l’oeil est attiré par l’activité sur le pont. On devine les passants…

Ensuite sur la vue du pont neuf : à gauche : la pompe de la Samaritaine qui apportait aux parisiens de l’eau prélevée dans la Seine. Sur le pont passe un grand cheval rejoignant la rive droite, un autre arrive sur la rive gauche. Des hommes se baignent dans la rivière au pied de la Statue d’Henri IV. Les fameuses demie-lunes caractéristiques du pont sont très fortement mises en valeur, ainsi que la largueur du pont, sous ses voûtes. 

Jacques Callot et la Seine

La Seine est définitivement le personnage principale de trois gravures parisiennes de Jacques Callot. On la voit couler sous le pont neuf, le long les quais près du Louvre…

Sur les vues du pont neuf et du Louvre, Jacques Callot désigne la vie sur l’eau. 

La fête tout d’abord : Sur la vue du Louvre, on observe un joute de mariniers. On fête alors la victoire royale à la Rochelle, et la foule s’est regroupée sur les quais pour voir les barques avancer sur la rivière. 

Le travail ensuite : Sur la vue du pont neuf : bateliers, déchargeurs, coltineurs s’affairent. D’autres ouvriers s’y retrouvent : garçons d’écurie viennent baigner leurs chevaux, porteurs d’eau, marchands ambulants. C’est donc la vie quotidienne parisienne que montrent Callot.

Une représentation de la Tour de Nesle, vestige du Moyen qui sera détruite 35 ans plus tard 

La Tour de Nesle était un vestige de l’enceinte de Philippe Auguste du côté occidental de l’Université. A son niveau, l’égout qui longeait les murs rejoignait la Seine. 

Tour médiévale sur 4 niveaux, flanqués par une tourelle supérieure. Elle semble bien usée dans les gravures de Callot, avec des larges fissures, les fortifications supérieures bien dégradées. 

Sources bibliographiques : 

  • Bouchot, Henri. Jacques Callot, sa vie, son oeuvre et ses continuateurs. 1889
  • Levertin, Oscar.  Jacques Callot Vision du microcosme 1935

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