Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de place

Le marché des innocents

Le marché des innocents, successeur du cimetière des innocents, ancêtre des halles centrales à la Révolution.

Marché aux Innocents en 1839 par AP Martial
Dessin par AP Martial du marché des innocents en 1839

 

Pour des raisons d’insalubrité, le cimetière des innocents est détruit après une utilisation de plus d’un millénaire

Les charniers sont détruits en 1784 et l’église des Saints Innocents est rasée en 1785. A la place, un marché aux fruits et légumes est installé.

en savoir plus sur le cimetière des innocents

Le marché des innocents :  le lieu choisi pour la proclamation de la monarchie constitutionnelle en septembre 1791

C’est alors la fin de la monarchie absolue : le roi des Français n’est plus de droit divin et doit prêter serment devant la nation.

Toutefois ce régime se retrouve vite dans des difficultés institutionnellse car le parlement et le roi, ayant un droit de véto ne s’accorde pas. La fuite à Varennes en juin 1792 marquera la fin de ce régime.

 

Un marché transféré en 1810 par l’empereur à la ville de Paris.

Des galeries de bois seront alors construites pour accueillir les marchands de fruits aux légumes.

Certes le marché avait pour lieu principal la place des Innocents mais l’ensemble des rues des alentours étaient mises à contribution. Les marchandises en effet étaient étalées sur le trottoir, sur la chaussée.

La journée de marché est décomposée de la manière suivante : le matin, la vente au gros pour permettre des ventes au détail l’après midi.

Les jardiniers entrent dans la ville et selon leurs marchandises se rendent vers les rues dédiées :

  • la rue du Contrat social pour les pommes de terre,
  • la rue Rambuteau pour les pois,
  • la rue Saint Honoré pour les choux,
  • la rue de la Ferronnerie pour les carottes,
  • la rue Saint Denis pour les navets. 

Les regrattières, choisissent alors leurs places et achètent les marchandises en gros aux paysans.

Au fur et à mesure de la vente, les voitures des paysans sont acheminées vide vers la rue Saint Denis, la place du Châtelet, le Pont au change, le quai de la Mégisserie où elles peuvent rester jusqu’à 10 heures du matin.

Puis les marchands de fruits de Paris et de la banlieue arrivent entre 5 et 6 heures, en venant à voiture à bras ou attelée d’un âne ou d’un petit cheval. Ils envahissent les halles mais aussi les rues aux alentours (rue de Rambuteau, Quincampoix, des Lombards, des Deux roues, des Mauvaises paroles, des Déchargeurs, de la Limace, des Bourbonnais…).

Les forts des halles se chargent de transporter les marchandises des étalages des vendeurs vers les voitures des acheteurs. Toutefois, ce n’est que lorsque les marchands de Paris ont fini leurs achats que leurs voitures sont chargées. En attendant, les fruits et légumes sont stockées à même le trottoir.

Une fois tous les marchands partis, dans une circulation très dense, les balayeurs entrent en scène : les feuilles et détritus sont rassemblés au centre des rues.

 

En 1860, le marché des innocents est fermé : Ouverture des halles de Baltard

Le lieu sera découpé en deux avec la construction de bâtiments à l’ouest et d’un square à l’est. 

Au centre de ce marché, on pouvait déjà admirer la fontaine des innocents réalisée en 1548 par l’architecte Pierre Lescot. Elle fut déplacée lors de la construction du square et légèrement transformé alors pour s’adapter à son nouvel emplacement. On peut toujours l’admirer à la place Joachim du Bellay

En savoir plus : la fontaine des innocents 

 

Visiter le quartier des innocents

Place Joachim du Bellay

M° Chatelet Les Halles (Lignes 1, 4, 7, 11, 14)

Bus 67, 58, 81, 75, 76, 38, 47, 39 Arrêt Chatelet

 

Sources bibliographiques  :

 

 

Crédits photographiques : BNF – Gallica

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