Le pont au change
Le pont au change, en souvenir du change des monnaies et de l’orfèvrerie, pour relier la Cité et le Châtelet.
Le change, c’est la référence à l’argent et aux monnaies. Paris était en effet zone de commerce et nombreuses monnaies s’y déferlaient en venant de la Seine. C’est dans ce contexte que les changeurs intervenaient. Ils avaient établis leur banc et boutique sur ce pont.
Un lieu historique et un passage central
En face du Châtelet, le lieu de résidence du prévôt de Paris et de la police, sur la rive droite ! En face du Palais de la Cité, siège du Parlement qui enregistrait les lois.
Dans le prolongement de la rue Saint Denis, passage qui mène aux Halles mais aussi la grande rue des entrées royales !
Ainsi, le pont au change permettait de relier l‘Ile de la Cité et la rive droite, la Ville, comme on disait au Moyen Age, dans sa partie la plus populaire.
Un pont datant du Haut Moyen Age
C’est au IXe siècle que le premier pont dans cet endroit fut réalisé. Décidé sous le règne de Charles le Chauve, il s’appela tout d’abord le Grand pont.
Les crues successives de la Seine eurent raison de lui. Il fut emporté, avec ses maisons en 1296.
On le reconstruisit alors, en lui donnant son nom définitif, le pont au change, et lui rajoutant un autre pont, légèrement en aval, le pont aux meuniers.
Il brûla en 1616, ainsi que le pont voisin et remplacer à ce moment là par un pont de bois.
Le Grand Siècle et la reconstruction du pont
Entre 1639 et 1647, un nouveau pont de pierre fut construit à cet endroit, remplaçant les deux passerelles de bois héritages des deux ponts adjacents médiévaux.
Ce furent les joalliers et les orfèvres qui financèrent sa construction, en suivant le dessin de l’architecte Androuet du Cerceau. Pas moins de 7 arches furent réalisées en pierre et surmontés de maisons.
Au bout du pont, sur la rive droite, on construisit en 1645, un monument dédié à la famille royale, toujours grâce à l’argent des orfèvres. On y plaça des statues de Simon Gillain : le jeune Louis XIV surplombait ses parents, et couronné de lauriers par une renommée.
La période pré-révolutionnaire fut la marque de changement à cet endroit : on supprima les maisons en 1786 et on déplaça les statues royales en 1787.
Un pont de Napoléon III
Entre 1858 et 1860, sur ordre de Napoléon III, le pont au change fut rebâtit. Trois arches remplacèrent les 7 précédentes. Un pont sans montée, comme son alter ego de l’autre côté de l’lle de la Cité, le pont Saint Michel.
Ici, également, chaque pile est ornée du N impérial.