Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

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Le marronnier du 20 mars du Jardin des Tuileries

Le marronnier du 20 mars du Jardin des Tuileries : la légende pour expliquer la double floraison dans l’année

Situé dans le Jardin des Tuileries, le marronnier du 20 mars faisait l’objet d’une véritable attraction au XIXe siècle. En effet, l’arbre était d’une vigueur exceptionnelle. Sa floraison était d’une grande précocité, et il arrivait qu’il fleurisse deux fois dans l’année.

La légende des soldats

Comme expliquer cette vigueur exceptionnelle ?

 Pour certains, c’était dû à un évènement macabre. En effet, l’arbre tirait sa grande santé, de la présence à ses pieds de l’ensevelissement de soldats suisses à la Révolution. Ainsi, lors de la prise des Tuileries, le 10 août 1792, ces gardes auraient trouvé la mort et on leur ait donné une sépulture là.

D’autres sources évoquent que c’étaient d’autres soldats qu’on avait enterrés là : des cosaques en 1815.

Cette seconde est plus probable. Le 20 mars correspond au début des 100 jours, après le rétablissement de l’empire Napoléon en 1815. C’est aussi la date, où la légende évoque le début de la floraison de l’arbre.

La présence d’un bon drainage ?

Dans son livre sur les Enigmes des rues de Paris, Edouard Fournier reprend la lettre qu’il aurait reçue d’un lecteur, M. A. Pascal.   

L’homme explique que le marronnier du 20 mars se trouvait à proximité d’un carré où existait un puisard en maçonnerie. On y avait placé plusieurs tuyaux pour organiser l’arrosage de cette zone du jardin des Tuileries.

Toutefois, avec le temps, l’usage du puisard fut arrêté. On y avait placé une pierre, qui fut recouverte ensuite par le sable de l’allée. 

Cependant, les tuyaux restaient là, apportant air dans le sol et dans les racines de notre fameux marronnier du 20 mars.

Une trop forte chaleur ?

Au XIXe siècle, on donna une autre explication à cette seconde floraison. On pensa également que la chaleur des mois de juin et de juillet dans cette partie du Jardin des Tuileries faisait tomber les feuilles. Ainsi, les bourgeons étaient soumis à une nouvelle tension, aboutissant à une nouvelle floraison.

Un champignon ou des poussières ?

D’autres évoquèrent la présence de champignon mélangé à de la poussière pour expliquer le phénomène. Il s’intégrerait dans les pores des feuilles. Avec le temps, et en s’accumulant, il aboutissait à la chute de ces feuilles. Pour cette raison, les bourgeons étaient de nouveau sollicités.

Cependant, cette vigueur est aussi à mesurer. En effet, on observait à Paris d’autres marronniers qui fleurissaient deux fois. Puis le marronnier du 20 mars ne fleurissait pas toutes les années ainsi.

La véracité de la cause ici n’a pas beaucoup d’importance… mais plutôt les histoires autour des causes.

Sources bibliographiques

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