Histoires de Paris

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Repères

L’origine du mot morgue

L’origine du mot morgue : de l’observation attentive d’un prisonnier à son arrivée au recueil des morts noyés

La morgue est bien connue pour être le lieu où les policiers apportaient les corps trouvés mort dans la voie publique, la Seine… Ici, ils étaient auscultés afin de déterminer l’origine de la mort et procéder autant que possible à leur identification.

Aussi, comme on peut constater la vue est essentielle dans cette activité. C’est d’ailleurs l’origine même du mot.

A l’origine, une prison

La première morgue était située dans la basse geôle du Chatelet, siège de la police parisienne pendant tout le Moyen Age, jusqu’à la Révolution.

Lorsqu’un nouveau prisonnier était amené à la basse geôle, tous les gardes se relayaient pour le regarder avec attention. Il fallait en effet, qu’ils mémorisent bien ses traits et son visage… au cas où le prisonnier ne profite d’une occasion pour s’enfuir. Ainsi, ils seraient en mesure de le reconnaître parmi l’anonymat de la foule des rues parisiennes.

On appelait alors morgue, le regard fixe et interrogateur que devaient tenir les gardes, selon les ordres de l’administration policière.

Récit d’une morgue

Cette habitude était également réalisée dans la basse geôle du petit Châtelet, autre forteresse située sur la rive gauche à l’entrée du petit pont.

C’est d’Assoucy qui raconte dans une des œuvres son passage à cette basse geôle et en particulier cette inspection : la morgue.

Bien sûr, on l’inspecta de très près avec les yeux, mais on le fouilla totalement.

Une fois, l’inspection réalisée, un garde, « gros, court et carré » sortit un couteau, dont le tranchant faisait peur au narrateur. Il l’utilisa alors pour couper le ruban des chaussures du prisonnier, ainsi que le cordon de son chapeau. Objectif ? Retirer toute possibilité au prisonnier de tenter de s’étrangler.

Changement d’usage

C’est dans la basse geôle du grand Châtelet que l’usage changea, pour devenir celui plus proche d’une morgue telle qu’on la connait.  Le lieu restait un espace d’inspection. Mais les prisonniers furent remplacés par des morts. Cela risquait moins de s’enfuir, mais il s’agissait de les identifier et surtout essayer de déterminer la cause du trépas.

Mais attention, l’enjeu n’était pas toujours de trouver des pistes pour le meurtrier, mais essayer de déterminer s’il s’agissait de suicide. En effet, se retirer la vie était aussi considérée comme un meurtre et devait être puni de la même manière.

Sources bibliographiques