La préfecture de Police face à la crue de 1910
La préfecture de Police face à la crue : une ambiance si pittoresque avec une si grande quantité d’agitation.
L’île de la Cité ! En 1910, elle était au cœur de l’activité du département de Paris. La préfecture de police y jouait un rôle essentiel. Elle se retrouva bien sûr en première ligne lors de la crue de 1910. Au sens propre comme au sens figuré. Retour sur cet épisode !
Dans ses colonnes du 30 janvier, le Petit Parisien dresse une description de l’agitation si particulière qu’on retrouvait dans la caserne de la Cité.
« La cour de la caserne de la Cité offre, depuis deux jours, un coup d’œil pittoresque. Canots Berthon, embarcations de plaisance, voisinent avec les véhicules de toutes sortes, mis à disposition de la préfecture par des particuliers et les prolonges d’artilleries dont les conducteurs attendent les ordres.
Sapeurs du génie, gardes républicains, matelots, gardiens de la paix fraternisent…
Aussi, la cantine de la préfecture est-elle envahie… Le verre à la main, les braves militaires font le récit des actes de sauvetages auxquels ils ont coopéré. Un matelot raconte dans quelle condition il sauva à Javel une femme et ses deux enfants.
Un gardien de la paix, qui, dans son modeste logement, hospitalise une famille de sinistrés, fait un récit émouvant des scènes dont il a été témoin.
Le cantinier de la Cité a, de son côté, fait un véritable tour de force.
Bien qu’ayant un personnel très réduit, il a réussi à servir régulièrement les repas à 178 matelots, 200 hommes du génie, 150 agents, 100 gardes municipaux. En outre, il a trouvé le moyen de distribuer, gratuitement, aux sinistrés des vivres en grandes quantités…
Ce brave homme a bien mérité des parisiens.
Ajoutons que, dans la cour de la préfecture de police, on a constaté une baisse de six millimètres. »
Sources bibliographiques :
- Le Petit Parisien du 30 janvier 1910
- Image : Cour de la caserne de la Cité le 10 février 1910 par Eugène Pottier – crédit BHVP