Histoires de Paris

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Histoires de parc

La restauration du Parc Monceau de 1861

La restauration du Parc Monceau de 1861 : les travaux à l’origine du parc que nous connaissons de nos jours !

 

Voici l’histoire de l’élaboration du Parc Monceau que nous connaissons aujourd’hui. Héritier d’un grand domaine, le jardin du duc de Chartres au XVIIIe siècle, il fut totalement remanié sous le Second Empire. Après la Révolution, le domaine avait connu de nombreuses péripéties. Amputé d’une partie pour construire des logements très riches, le Parc Monceau devient propriété de la Ville de Paris en 1860.


Démarrent alors de grands travaux !

 

Déroulement des travaux

Début janvier 1861, le Moniteur universel annonçait les travaux à venir dans le Parc Monceau.

 

Sous la direction d’Adolphe Alphand, il s’agissait de reprendre le jardin du duc de Chartres qui avait été totalement délabré ensuite.

Tout d’abord, le jardin fut en partie amputé pour construire du côté sud un riche quartier et du côté est le boulevard Malesherbes.

 

Organisation de l’ensemble et des entrées

On entoura de grilles pour séparer la promenade des parties construites, tout en imposant une bande en jardin.

En outre, on plaça des grilles monumentales du côté du boulevard de Courcelles. A noter que les grilles définitives furent installées, un peu plus tard, au début de l’année 1862.

 

On décida d’installer quatre entrées : une dans l’axe de l’Etoile, une avec deux portes à coté de la Rotonde, une sur le boulevard Malesherbes, une du côté de l’avenue de Messine.

Les entrées devaient être reliées entre elles par deux voies carrossables, garnies de candélabres.

 

Les pelouses, le ruisseau, la cascade et le pont

Afin de pouvoir installer des pelouses mais aussi les massifs de fleurs, on apporta une quantité très importante de terre végétale pour « rendre au sol épuisé sa fécondité première ». Plutôt qu’un style à l’anglaise, on préféra le style à la hollandaise, en taillant les arbres, sablant les avenues, peignant les bancs en vert. De fait, on supprima de nombreux arbres, pour dégager les passages, quitte à supprimer beaucoup d’espace pour de l’ombre. On voulut cependant respecter les arbres les plus emblématiques.

 

Ensuite, on décida de refaire le ruisseau, la cascade et le pont. Ce dernier fut totalement reconstruit en pierre. En réalité, on canalisa l’eau. Fini les nombreux ruisseaux qui couraient dans le jardin du duc de Chartres. On concentra les flots autour de la naumachie.

 

A niveau du croisement des deux allées, on édifia un rocher du haut duquel s’élançait une cascade. A l’intérieur, on avait aménagé une grotte avec de nombreuses stalactites.

 

Restauration de la naumachie et de la rotonde

On décida également de conserver la naumachie, tout en lui laissant son état de ruine. Au centre du bassin, on plaça de la terre pour l’agrémenter de plantes. On voulut également faire couler un petit ruisseau venant animée la naumachie.

 

Pour permettre l’écoulement des eaux, on installa dans les deux allées, deux égouts reliés à ceux des axes extérieurs.

 

Enfin, on décida de restaurer la rotonde, tout en lui laissant son aspect extérieur. En revanche, l’intérieur fut totalement remanié pour y héberger le conservateur du parc.

 

Bilan des travaux

Au total ce fut plus de cent mille arbustes, plantes et fleurs rares qu’on déversa dans ce premier semestre 1861 pour l’aménagement.

Pour ces travaux, on dépensa alors 1 190 000 francs au total. Les travaux d’architecture occupèrent pour 590 000 francs (dont 282 000 francs pour les grilles et les portes d’entrée, 203 000 francs pour les grilles de clôture et 105 000 francs pour la restauration des constructions et du pont.

 

Inauguration grandiose, conjointe avec celle du boulevard Malesherbes

A l’été 1861, les travaux étaient terminés. Tout Paris venait voir « le bois de Boulogne en raccourci ».

Son inauguration eut lieu en août 1861, en présence de Napoléon III, en même temps que le boulevard Malesherbes

La garde nationale et la garde impériale furent installées en grandes pompes. Au niveau de l’angle du boulevard de Courcelles et du boulevard Malesherbes, un pavillon circulaire était édifié. Sur les axes, on avait installé des mats vénitiens et des banderoles.

 

Ainsi, à partir du 15 août, le Parc Monceau fut officiellement ouvert au public. « Passez, rien ne vous arrête plus, ni fossé fiscal, ni mur de grand seigneur » écrivait le Siècle en décembre 1861.

 

Sources bibliographiques :

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