Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Sources

Le Tableau de Paris de Louis Sébastien Mercier

Le Tableau de Paris de Louis Sébastien Mercier : peinture critique de la société parisienne du XVIIIe siècle et de ses abus.

 

Juste avant la Révolution, au cours de la décennie 1780, Louis Sébastien Mercier publia une série de volumes décrivant une véritable fresque de Paris : le Tableau de Paris. Avec un style inimitable et passionnant, il souhaita présenter la société parisienne dans toutes ses facettes. Replongeons nous ensemble dans ce livre passionnant.

 

 

L’ambition de Louis Sébastien Mercier dans le Tableau de Paris

Dans la préface du premier tome, Mercier revient sur son ambition lorsqu’il rédigea le Tableau de Paris. Il ne voulait pas évoquer les « édifices, temples et monuments » mais les « mœurs publiques et particulières ». Il souhaitait aussi « parler de la grandeur illimitée, de la richesse monstrueuse, de son luxe scandaleux» Il notait enfin que Paris « absorbait et dévorait les autres villes ».

 

Le souhait de faire un tableau de la société parisienne

Pour son tableau, Mercier s’intéressa à toutes les « classes de citoyens » en regardant aussi celles « plus éloignées de l’opulence ». Pour ce faire, Louis Sébastien Mercier voulut s’arrêter sur toutes ces petites coutumes de jour ou de nuit, ayant leur logique propre, « en perpétuelle contradiction avec les lois générales »

 

La volonté de critiquer les abus

Il reconnait toutefois que sa présentation repose sur ce qu’il a vu. Cependant, il revendique le fait que mettre en avant des abus contribue à « préparer leur ruine ». Sur ce sujet, il fit d’ailleurs le constat qu’il était plus difficile de changer une situation donnée avec ses abus que de repartir de zéro. En effet, il se confronte aux intérêts particuliers.

Il s’étonne également de la préférence d’étudier les personnages et objets antiques en évitant ses contemporains.

Ainsi, il se proposa de « peindre » et non de « juger » en évitant une restitution satirique. Il préférait être « peintre » que « philosophe ».

 

Montrer la grande pauvreté régnant dans Paris

Ensuite, Louis Sébastien Mercier revient sur la pauvreté existant à Paris, loin des jouissances de la vie mondaine et des spectacles mais également loin du ciel et de la lumière.

En tout état de cause, pour lui, il était « presque impossible d’être heureux à Paris parce que les jouissances hautaines des riches y poursuivent de trop près les regards de l’indigent. »

Il recommande alors que « l’homme qui ne veut pas sentir la pauvreté et l’humiliation plus affreuse qui la suit, l’homme que blesse à juste titre le coup d’œil méprisant de la richesse insolente qu’il s’éloigne, qu’il n’approche jamais de la capitale. »

 

Pour ces raisons, il voulut proposer ce tableau.

 

 

Une publication progressive hors des frontières de la France

Très critique de la société française et n’hésitant pas à railler la cour et le monarque, Louis Sébastien Mercier fit publier son œuvre d’abord en Suisse, puis en Hollande.

 

La première édition fut rendue publique en Suisse sur deux volumes en juin 1781.

 

Ensuite, en 1782, une édition corrigée et augmentée est publiée à Amsterdam. Elle contient alors 4 volumes.

Le Tableau de Paris connait déjà un grand succès et plusieurs libraires voulurent le rééditer. Pour cette raison dés 1782, Mercier dut faire un avertissement au début du 1er tome pour dénoncer l’initiative d’un libraire promettant des rajouts.  La réédition de 1782 intégra tout de même des modifications dans certains chapitres publiés initialement. Dans certains cas, certains furent totalement refaits. D’autres sont rallongés.

 

En 1788, le Tableau de Paris est composé de 10 volumes. En effet, en 1783, les tomes 5 à 8 sont publies.

Cependant, les rééditions sans le consentement de l’auteur étaient nombreuses. On peut citer en particulier les publications de chapitres choisis et illustrés par Balthasar Dunker.

 

Des chapitres comme des billets

Dans ses différents volumes, le Tableau de Paris est composé sur une forme de base : les chapitres. De tailles variables mais restant limitée, ces chapitres sont conçus comme des billets, revenant sur des caractéristiques de la société parisiennes décrites par Louis Sébastien Mercier. Pour chaque chapitre, une petite facette du Paris du XVIIIe siècle.

Suivant les cas, il leur donna des titres plus ou moins descriptifs. Il s’agit à chaque fois de s’arrêter sur une facette de la société parisienne du XVIIIe siècle pour la décrire et éventuellement montrer les abus.

Ces billets traitent pour certains de métiers ou conditions sociales, dans d’autres cas d’habitudes très parisiennes. Enfin certain vont montrer une facette de la vie parisienne.

 

Au total, rien de moins que 1050 chapitres sur plus de 3 000 pages.

 

Sources bibliographiques :

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