Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de fêtes

La Défense du Paradis

La Défense du Paradis, un ballet donné lors du mariage d’Henri de Navarre et de Marguerite de Valois en 1572.

Nous sommes mi août 1572. La cour de France est alors à la fête : c’est le mariage d’Henri de Navarre (futur Henri IV) et de Marguerite de Valois. Et pourtant, dans quelques jours se lancera un des pires épisodes des guerres de religion, le massacre de la Saint Barthélémy.

Le roi catholique défenseur du paradis et Henri de Navarre protestant l’attaquant

Lors du mariage, la reine Catherine de Médicis, mère de la mariée fit donner un ballet dans son palais des Tuileries : la Défense du Paradis.

La répartition des rôles était cependant bien claires : le roi et ses frères défendaient le paradis. Henri de Navarre et les siens leur étaient opposés et finirent en enfer.

Une salle magnifiquement organisée

A droite de la salle, on avait placé le lieu du paradis. Son entrée était alors protégée par Charles IX, mais aussi, le duc d’Anjou et le duc d’Alençon. De l’autre côté, les diables étaient en enfer. On y voyait torture, « roue à sonnettes ». Et entre les deux, un fleuve que parcourait Caron dans sa barque.

On trouvait également au-delà du paradis, les Champs Elysées, représentés sous la forme d’un magnifique jardin, des arbres. Dans le ciel, des planètes et des étoiles dessinaient un zodiaque (pour ce faire, on avait installé un fond bleu, dont les points étaient éclairés par des lampes situées en retrait). Ce décor bougeait, avec le zodiaque évoluant au moyen d’une roue. Des nymphes vêtues ou nues se déplaçaient dans le jardin.

Le combat et la défaite des assaillants

A un moment, les chevaliers emmenés par Henri de Navarre attaquèrent le paradis, pour le conquérir et s’emparer des nymphes. Cependant, il fut défendu par le roi, qui selon la chorégraphie devait finir vainqueur. Vaincus, les chevaliers furent emportés par des démons. C’est alors que descendirent du ciel, Mercure et Cupidon à cheval sur un coq géant. Le dieu s’adressa aux vainqueurs et leur laissa l’amour. Ils eurent ainsi l’autorisation de venir chercher les nymphes.

Danse finale

Après avoir été cherchés les nymphes, les défenseurs du paradis poursuivirent la danse pendant une heure. Ce n’est qu’alors que les vaincus revinrent sur scène pour jouter avec les premiers. Bien sûr, ils perdirent de nouveau.

A la fin, la fête se termina par une trainée de poudre qui mit le feu à une fontaine pyramidale, placée au centre de la salle.

Ce ballet était en grande partie une œuvre de Catherine de Médicis. Elle en dessinait les plans. C’était elle aussi qui envoyait ses demoiselles pour en faire des actrices charmantes

Sources bibliographiques :

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