Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les barrières du nord de Paris

Les barrières du nord de Paris, à proximité des faubourgs ouvriers, affichaient leurs identités très fortes .

 

La barrière de Saint Denis ou de la Chapelle où Louis XVIII fit ses entrées royales

Cette barrière était connue au début du XIXe siècle pour faciliter la contrebande. En effet, sur la droite, il était possible de venir en voiture sans être vue, grâce à la protection d’un grand mur.

Plusieurs restaurants étaient installés là : le Point du jour, la Croix blanche, le Rendez-vous du Repos, le Franc picard, le Franc bourguignon, les Barreaux verts… Les lieux attiraient les ouvriers du faubourg Saint Denis

A la barrière de Saint Denis s’était installée une manufacture de creusets et de briques.

 

Venant de Saint Ouen, Louis XVIII y fit son entrée royale en 1814. Elle se situait en effet sur le chemin de Saint Denis, emprunté par les rois après leur sacre pour venir à Paris, où ils entraient par la porte du même nom. C’est aussi que le roi re-rentra dans Paris en 1815 après l’épisode des 100 jours de Napoléon.

 

La barrière de la Villette ou Saint Martin où fut signée la capitulation de Paris en 1814

A la barrière de la Villette venaient les ouvriers du faubourg Saint Martin.  Ils dansaient les dimanches et les lundis au Sauvage où ils profitaient du petit jardin. Ce n’était toutefois pas le seul bal des lieux. Toutefois, le prix du vin du Grand Saint Martin les éloignait.

Ce fut à proximité que fut signée la capitulation française en mars 1814, dans un petit cabaret : le Petit Jardinet.

Ici entra dans Paris le comte d’Artois, futur Charles X et frère de Louis XVIII lors des débuts de la Restauration en 1814.

 

La barrière de Pantin et ses chiffonniers

Cette barrière était peu fréquentée, bien qu’elle disposait de nombreuses guinguettes. A ses débuts, elle attirait principalement des chiffonniers.

Le bâtiment de la barrière était très proche de celui de la Villette, tout en étant beaucoup plus petit. Elle était dans l’axe que forma la rue de Lafayette.

 

La barrière des Vertus en souvenir d’un pèlerinage vers Aubervilliers

Cette barrière conduisait au village d’Aubervilliers dont l’église attirait de nombreux pèlerins venus prier devant une image miraculeuse de la Vierge. Ce chemin de pèlerinage donna le nom à la barrière.

Toutefois, cette évocation des vertus peut faire sourire quand on sait que la rue de Château Landon amenant à la barrière s’appelait auparavant le chemin des potences. Elle conduisait alors au gibet de Montfaucon.

 

La barrière de la Boyauderie et son odeur repoussante

Cette barrière devait son nom à une filature de boyaux. Pour le parisien du XIXe siècle, l’endroit était repoussant du fait de son odeur liée à cette usine. Toutefois, ce n’était rien avec celle plus ancienne. On était en effet ici auprès du gibet de Montfaucon.

 

La barrière du Combat, en souvenir de spectacles d’animaux

Située au bout de la rue Grange aux belles, elle était organisée autour d’un bâtiment simple, surmonté d’un dôme. Cette architecture de Le Doux était la même pour la Boyauderie et Combat.

L’endroit portait ce nom car sa route menait à un cirque. Là, se déroulait depuis 1781 un spectacle de combat entre animaux, souvent des chiens. Des ours et des loups pouvaient s’y battre aussi devant des parisiens venus dépenser 2 francs pour la place. Il fallut attendre 1833 pour que ces combats soient interdits.

 

Sources bibliographiques :

 

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