Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les brasseurs

Des cervoisiers au Moyen Age aux brasseurs à la Renaissance, une profession toujours très surveillée et taxée

 

Les cervoisiers du XIIIe siècle.

A cette époque, on ne parlait pas de bière mais de cervoise. Aussi, leurs fabricants étaient désignés les cervoisiers.

Etienne Boileau leur donna leurs statuts dans le Livre des métiers.

La cervoise fut l’objet de taxe : on devait au roi 8 deniers pour le septier de cervoise et 1 denier pour la pinte à partir de l’ordonnance de Jean II.

En 1369, Charles V demanda une avance pour cette taxe : 1 000 francs or sur la perception des aides avant la confirmation des privilèges.

 

Fabriquée à partir de grains de céréales fermentés, la cervoise faisait l’objet de restrictions dans sa production lors de périodes de famines. En effet, sur instruction du prévôt  de Paris, les cervoisiers cessaient d’acheter du grain.

 

Au XVe siècle, apparaissent les brasseurs

En 1489, on renouvela les statuts. Cette fois, on parla de brasseurs ; la bière ayant remplacé la cervoise.

A partir de cette date, les maîtres durent marquer les barils en reprenant la marque en plomb enregistrée au Châtelet.

Pour accéder à la maîtrise, il était nécessaire de réaliser un chef d’oeuvre à partir de 4 sextiers de grains, et régler 60 sous (dont 20 pour le roi, 20 pour la confrérie et 20 aux jurés).  L’apprentissage était fixé à 3 ans et chaque maître ne pouvait en accueillir qu’un seul apprenti.

Bien évidemment, les statuts définissaient la qualité de la bière produite : interdiction d’utiliser du mauvais grains. Tout produit mal fait était menacé d’être versé dans la Seine.

Les jurés contrôlaient la production des brasseurs de Paris mais aussi la qualité des marchandises apportées par les forains.

La confrérie des brasseurs était dédiée à Saint Léonard. Aussi lors de la fête de ce saint, trois jurés étaient élus pour une année.

 

Les XVII et XVIIIe siècles, de nombreuses tentatives de taxes sur les brasseurs

Louis XII confirma les statuts en 1514, tout comme Louis XIII en 1630.

Toutefois, cette dernière confirmation ne se fit pas sans mal. En effet, le roi avait créé 6 offices de visiteurs essayeurs de bière pour l’ensemble du royaume. Mesure principalement fiscale car les brasseurs du pays durent payer ces offices, elle fut retirée en 1629 et aboutit à la confirmation des anciens privilèges en 1630.

A partir de 1630, les jurés furent autorisés à contrôler l’activité des brasseurs des faubourgs qui avaient jusqu’alors leur corporation propre. Ils pouvaient aussi voir les pâtissiers et les boulanger pour vérifier la qualité des levures dures qu’ils achetaient aux forains.

En 1697, les autorités tentèrent de nouveau à créer des offices d’essayeurs de bière. Toutefois, ces 40 offices furent supprimées 9 mois après leur institution et on préleva en lieu et place un droit de 35 sous par brasserie.

En 1703, le même manège recommença : 20 offices furent créés pour prélever 17 sous et 6 deniers par brasserie.

A cette date, la confrérie des brasseurs était sous le patronage de la Vierge et établie dans la chapelle basse de Sainte Chapelle.

 

Sources bibliographiques :

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