Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de parc

La construction du square des Batignolles

La construction du square des Batignolles en 1862 : nouvel espace vert pour embellir le nouveau grand Paris !

 

« A Batignolles, sur la place des fêtes, on se propose d’établir un square clos de grilles, entouré d’arbres à l’extérieur et disposé de manière à conserver la plantation de marronniers qui existe en cet endroit. »

Voici ce qu’annonce le Moniteur du 21 juin 1862. Pour mieux comprendre ce qui se joue, faisons un petit retour en arrière.

 

Un ancien village annexé par Paris

Dans la première moitié du XIXe siècle, le hameau des Batignolles s’était fortement développé. Ainsi, profitant de sa proximité avec Paris (le mur des fermiers généraux est tout proche) et l’installation du train à partir de la gare Saint Lazare, toujours plus d’ouvriers s’installent là. Aussi, en 1830, il est élevé au rang de commune.

On se lance alors dans la construction d’une église et on laisse derrière un vaste espace. Planté de marronniers sur les côtés, il servait principalement pour la fête annuelle des lieux.

Seulement voilà, en 1860, Paris annexe toutes les communes tout autour. Les Batignolles en font partie et se retrouvent dans le 17e arrondissement de la capitale

Le temps est alors à la construction d’un nouveau Paris. Plus grand, plus moderne, plus vert. C’est dans tous les cas l’ambition de Napoléon III que mettent en œuvre le préfet Haussmann et son ingénieur Adolphe Alphand.

 

Les travaux

Les travaux sont très rapides. En effet, le square est disponible dés l’été.

Retour sur cette aventure avec le Siècle du 24 août 1862

« La promenade des Batignolles, dont nous avons au printemps annoncé la transformation en square, a singulièrement changé d’aspect depuis lors. L’ancien quadrilatère formé des plantations a été allongé par le recul des marronniers de gauche, jusqu’à la grille du chemin de fer, et c’est dans ce vaste carré qu’est dessiné le jardin.

Le terrain, mouvementé à l’anglaise, y forme une longue vallée encaissée à droite et à gauche par des reliefs onduleux ; des arbres isolés s’y trouvent comme éparpillés par hasard. A l’une des extrémités, le sol se renfle et forme un mamelon ombragé, dont un des flancs coupé à pic, montre à nu des masses de roches gris bleus à ton crus, mais que modifieront bientôt les mousses et les plantes saxatiles. De dessous le rocher, sortira une source limpide, dont les ondes iront serpentant dans une rivière coupée de cascatelles et qui débouchera dans un lac creusé au milieu des pelouses.

Ce jardin sera fermé par une grille, qui aura elle-même l’ombreuse avenue de marronniers de l’ancienne promenade.

 

Pour donner au sol de cette avenue une pente régulière, il a fallut remanier d’un bout à l’autre, ce qui oblige à déplanter tous les arbres pour les enfouir davantage ; mais cette opération, loin de leur être nuisible, ne peut qu’améliorer leur situation, d’abord parce que dans les remblais de très mauvaise qualité, on profite de la circonstance pour améliorer les sous-sols par addition de terre végétale.

Quand cette place sera bordée de constructions régulières, ce sera certes l’une des plus belles du nouveau Paris.

 

Sources bibliographiques :

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