Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de tour

Démolition du moulin à poivre de Montmartre

Démolition du moulin à poivre de Montmartre : dernière du genre sur la butte, pour laisser passer l’avenue Junot

 

Comme les autres collines dominant Paris, Montmartre avait vu au cours des siècles se développer des moulins à vent sur ses flancs. On évoque jusqu’à une centaine de ces bâtiments laissant leurs ailes se déplacer suivant les forces du vent.

Aujourd’hui, il n’en n’existe plus que deux : le Blute fin et le Radet, tous les deux liés au célèbre moulin de la Galette.

Ils virent disparaître un moulin en 1911, tout près : le moulin à poivre.

 

Rapide histoire du moulin à poivre

Situé tout près de la rue Girardon, il n’était pas très ancien. En effet, de petite taille, on le date de la Restauration, soit au début du XIXe siècle.

De sa construction en 1830 à 1880, Il servait aux épiciers de Paris pour écraser du poivre, d’où son nom.

Ensuite, il fut racheté par un parfumeur qui détourna un peu de son usage. En effet, le poivre fut remplacé par de l’iris.

Mais, en 1911, cela faisait déjà quelques années que les ailes du moulin ne tournaient plus.

 

La construction de l’avenue Junot

Avec l’urbanisation croissante de la Butte Montmartre, l’aspect de village campagnard qui pouvait encore durer au XIXe siècle disparaissait. Aussi, ainsi qu’on l’avait fait dans Paris, les édiles voulurent installer des artères facilitant la montée en haut de la colline.

Certes, les escaliers avaient du charme, notamment pour les touristes qui se précipitaient déjà à la fin du XIXe siècle. Mais, pour la vie de tous les jours, notamment au début du XXe siècle vantant les mérites du confort de la vie moderne, cela avait des limites. On voulait pouvoir rejoindre les hauteurs en voiture. Ce fut également l’occasion de construire des immeubles plus récents, profitant de la vue.

Il fut décidé de creuser une large rue, venant de la rue de Caulaincourt pour monter. Ainsi fut décidé la création de l’avenue Junot.

Cependant, le tracé de la nouvelle artère passait au-dessus du moulin à poivre. Ce dernier fut rapidement abattu, ce d’autant qu’il était déjà fort endommagé.

 

Des travaux réalisés sans beaucoup de bruits

La presse se faisait l’échos de la tristesse en lien avec la disparition d’ancien monuments et vestiges du passé. Certes, l’approche patrimoniale que nous connaissons aujourd’hui n’était pas aussi forte, mais, on voulut manifestement éviter trop de bruits pour enlever des lieux, le moulin à poivre.

Ce dernier fut emporté, avant même l’annonce d’une enquête publique concernant les travaux de la rue Junot.

Ainsi, c’est après sa destruction que l’on trouve des traces de cette disparition.

 

 

Sources bibliographiques :

 

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